La recherche linguistique et littéraire a le vent en poupe
Décidément, la recherche linguistique et littéraire a le vent en poupe. L’Université Aïn Chams a tenu avec succès au début du mois en cours le premier colloque international du Réseau des Départements de français. Le Progrès Egyptien a eu l’occasion d’interviewer en exclusivité les organisateurs et quelques participants à cet événement qui s’est tenu sous la présidence du recteur de l’Université Dr Mahmoud El-Meteini, et en présence du vice-président du colloque Dr Ayman Saleh et le rapporteur du colloque Dr Hoda Abaza. Dr Hoda Wasfi, chef du département de français à la faculté des Lettres a également présenté le professeur, Georges Forestier de la Sorbonne.
La conférence a abordé plusieurs axes entre autres le lien entre la traduction et le numérique lors d’une séance modérée par Dr Achira Kamel, professeur de calibre à la faculté des Lettres Aïn Chams, qui a mis l’accent sur l’importance de l’outil numérique étant donné qu’il a envahi la recherche scientifique.
« Je pense qu’il est très important que les Egyptiens étudient le français parce qu’il a un lien avec l’Histoire. La recherche académique française a un lien très direct avec l’Egypte et la recherche académique belge aussi, notamment dans le domaine de l’archéologie», affirmant qu’il souhaite donner de l’élan à la coopération universitaire entre l’Egypte et la Belgique, notamment après la récente visite de la Reine belge au Caire, a assuré Son Excellence l’ambassadeur de Belgique au Caire, M. François Cornet d’Elzius.
Le vice-président de l’Université Aïn Chams, chargé des affaires de la recherche scientifique Dr Ayman Saleh a partagé ce point de vue : « C’est le premier colloque des Réseaux de départements de français au sein de l’Université Aïn Chams. Nous avons mis en place ce réseau de sorte à ce que les chercheurs s’entraident dans la recherche. C’est une constante politique de notre université. Evidemment, le colloque permet de créer un lien avec des universités du monde entier. Aujourd’hui, les universités modernes sont appelées à établir des liens avec diverses universités dans le monde.
En fait, nous avons de forts liens de coopération dans le domaine universitaire avec la France. Nous avons déjà signé des conventions avec plusieurs universités françaises comme l’Université de Lyon dans le domaine de Droits depuis 20 ans, l’Université de Poitiers dans le domaine du commerce. Nous avons également des négociations en cours pour mettre en place un programme de médecine inspirée de l’école française. L’objectif n’est pas d’enseigner la médecine en français, mais plutôt d’enseigner l’école médicale française en Egypte.».
Objectifs et attentes
Dr Hoda Abaza, professeur à la Faculté des Lettres et rapporteur du colloque a dit : « Les objectifs du Réseau, c’est de réaliser la complémentarité entre des départements qui ont les mêmes intérêts et qui jusqu’à ce moment-là existaient en vase clos. Il y a un second objectif, c’est que nous remarquons que les études de lettres ou que l’intérêt pour les langues est toujours en décalage pour l’intérêt pour les domaines scientifiques. Le premier pas était de nous affirmer sur le plan académique à travers un colloque international».
Autour des résultats de cette conférence, Dr Abaza a assuré : « Nous attendons du moins à établir des contacts avec diverses universités et centres de recherches qui nous permettraient de développer davantage la recherche ».
Dr Elweya Al-Hakim, professeur à la Faculté Al-Alsun et modératrice du colloque a noté : « La Faculté Al-Alsun a travaillé en parallèle avec d’autres facultés de français à l’Université Aïn Chams. Nous sommes quatre départements, donc nous avons créé un cercle pour rapprocher nos points de vue et pour travailler ensemble. Nos objectifs actuels est d’aider les chercheurs et ouvrir de nouveaux horizons aux étudiants des quatre facultés de langues. Il y a des interventions presque de toutes les régions du monde, de l’Afrique, du Canada, de l’Amérique, du Brésil et d’autres pays arabes. Nous aspirons à poursuivre avec ce rythme dans les années à venir ».
Liens avec la communauté
« En tant que faculté Al-Alsun et surtout le département de français, nous sommes très préoccupés par tout ce qui est nouveau dans la recherche scientifique et nous incitons nos chercheurs à se faufiler à travers des canaux internationaux pour connaître de nouvelles théories et avoir un contact international avec les chercheurs afin de promouvoir la recherche et adopté de nouvelles méthodologies scientifiques surtout que l’Université d’Aïn Chams est fort intéressée par l’établissement d’un lien entre la recherche et le service communautaire pour que la recherche soit une visée pratique et qu’elle influence positivement toute la communauté linguistique égyptienne », a assuré Dr Youmna Safwat, vice-doyenne de l’environnement et du service communautaire à la Faculté Al-Alsun.
La littérature de la Fontaine revisitée
Qui de nous n’aime pas La Fontaine ou du moins ne l’a pas lu. Nadia Shama, maître de conférences à la Faculté des Lettres Aïn Chams et présidente du comité d’organisation du colloque, a revisité à sa sauce les écrits de ce grand moraliste. Autour de cela, elle a dit : « Mon intervention était autour des valeurs dans les contes de la Fontaine. La Fontaine est connu principalement pour ses fables en tant que moraliste, alors qu’il a écrit tout au long de dix ans des contes licencieux, érotiques et gaillards. Là, c’est la problématique que je pose dans ma recherche, quelles valeurs ou plutôt quelle poétique a-t-il employées ? En d’autres termes, quels sont les procédés internes du texte qu’il a utilisés pour véhiculer les valeurs à travers ces contes » ?