Emmanuel Macron a dévoilé hier lundi quelle suite il entendait donner au débat sur la fin de vie après les conclusions de la Convention citoyenne qui s’est prononcée pour une “aide active à mourir” mais sous conditions, rapporte l’AFP. Le chef de l’Etat a reçu dans la matinée les 184 membres de la Convention, des citoyens tirés au sort qui ont participé pendant trois mois à d’intenses débats sur le sujet. Dans un rapport validé dimanche, ils ont répondu “oui” aux trois-quarts à une aide “active à mourir”, concrètement le suicide assisté ou l’euthanasie, en assortissant toutefois leurs positions d’importantes restrictions. Le président de la République allait “tirer les conclusions de ce travail et tracer les voies d’un Acte II dans ce débat national”, a indiqué dimanche l’Elysée. Il pourrait annoncer une nouvelle loi, la voie du référendum n’étant en principe pas ouverte pour ce type de questions sociétales, souligne l’Elysée. La législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont les souffrances sont intolérables. Mais elle ne va pas jusqu’à autoriser une assistance au suicide (le patient s’administre lui-même le produit létal) ou l’euthanasie (un soignant l’injecte). L’exécutif, qui s’était vu reprocher d’avoir largement négligé les conclusions d’une précédente Convention sur le climat, a déjà prévenu qu’il ne reprendrait pas telles quelles celles sur la fin de vie. Les membres de la Convention “ne décident pas à la place des autorités qui ont la légitimité pour le faire” mais “leurs conclusions sont importantes et elles seront prises en considération”, assure l’Elysée. Un organisme consultatif, le Comité d’éthique (CCNE), a déjà ouvert la voie en septembre à une évolution en jugeant possible – sous de nombreuses conditions – de légaliser cette aide active à mourir.