Compositeur de chansons et d’opérette, il a aussi donné à son pays un futur hymne national. Mais la peste rodait à Alexandrie…
Aux alentours de la Première Guerre mondiale, Sayed Darwich devient une référence. Il fournit en ouvrages nouveaux les compagnies concurrentes de théâtre musical égyptiennes.
Sayed Darwish , né en 1892 au quartier de Kom Al Dekka à Alexandrie – décédé le 15 septembre 1923) fut un compositeur lyrique égyptien à une époque où venait de naître le théâtre lyrique en Égypte au début du XXème siècle sous l’égide de Salama Hegazi. Ses productions furent abondantes et selon une histoire, Sayed Darwich pouvait composer 5 pièces en un mois. Il avait réalisé de grandes évolutions dans la musique arabe. Parmi ses compositions, on trouve Bilady, Bilady, Bilady, l’hymne national de la République Arabe d’Égypte. Il a élaboré un nouveau style musical stable mêlant les traditions européennes et orientales.
Sayed Darwich n’a pas le charisme qui convient pour le public des cafés du Caire. Et c’est presque par dépit qu’il commence à écrire des opérettes. Cette forme est apparue en Égypte à la fin du XIXe siècle, et il la porte à une sorte de perfection en synthétisant la sophistication de la musique semi-classique arabe, la simplicité des thèmes folkloriques égyptiens et l’ampleur de l’orchestre occidental.
De 1917 à 1923, Darwish composa 20 pièces théâtrales et deviendra dans les années 20 une des premières grandes figures modernes en composant pour ces scènes musicales des chansons patriotiques, au sens où elles célèbrent la révolution nationaliste égyptienne comme Bilâdî bilâdî (ô mon pays !), dans un pays en mutation où domine la lutte du monde arabe pour son renouveau, tant politique que culturel.
Ses productions furent abondantes et selon la légende, Sayed Darwish pouvait composer jusqu’à 5 pièces en un mois.
Ce compositeur essentiel symbolise idéalement une transition entre la musique arabe traditionnelle et moderne, à la fois influencé par l’Occident (l’opéra italien et les opérettes) et marqué par la technologie (l’apparition des moyens modernes d’enregistrement). Ce novateur réussi à révolutionner la musique arabe sans en bouleverser ses structures profondes.
Des musiciens talentueux comme Al Kassabgi, Zakaria Ahmad et Rïad Al Sombati lui ont succéde.
Le théâtre de Sayed Darwich, l’Opéra d’Alexandrie autrefois
Cet opéra a été construit en 1918 sous le règne du Sultan Fouad I et a été nommé «Théâtre Mohamed Ali ». Le premier propriétaire était Badr eldin El Kerdany qui avait nommé l’architecte Français Georges Baroque pour procéder à la conception architecturale. Après son inauguration en 1921, le théâtre a accueilli les célèbres chanteurs Arabes et étrangers. En 1962, le théâtre a eu le nom de «théâtre Sayed Darwish » en hommage à ce pionnier de la musique arabe. Malheureusement, les ravages du temps ont détruit l’exquise beauté du bâtiment, et les tentatives récentes de restauration en fait plus de mal que de bien….





