Depuis le début de la crise économique mondiale en 2020, le gouvernement égyptien a pris plusieurs mesures pour atténuer ses effets sur l’économie nationale dont l’augmentation des dépenses publiques pour stimuler la croissance économique, des programmes de soutien pour les petites et moyennes entreprises. L’Exécutif a également pris des mesures pour encourager les investissements étrangers en Egypte et mis en place des plans pour diversifier l’économie, en mettant l’accent sur les secteurs de la technologie et de l’énergie renouvelable. En termes de politique monétaire, la Banque centrale d’Egypte a abaissé les taux d’intérêt pour encourager le crédit et la croissance économique. La Bourse égyptienne s’est également taillé une part des réformes en cours. Il ne faut certainement pas omettre les programmes sociaux visant à aider les citoyens les plus vulnérables pendant la crise économique.
Toutes ces mesures ont contribué à maintenir une certaine stabilité économique en Egypte malgré les défis posés par la crise économique mondiale.
A vrai dire, la croissance dynamique de l’économie égyptienne, sa position géographique stratégique, ses faibles coûts de main-d’œuvre, sa main-d’œuvre qualifiée, son potentiel touristique unique, ses importantes réserves énergétiques, son vaste marché intérieur et le succès des réformes entreprises par les autorités ont contribué à faire grimper les IDE (investissements directs à l’étranger). Subséquemment, des avancées économiques il y en a.
Par : Hanaa Khachaba
- L’industrie nationale, moteur du développement
Par : Marwa Mourad
Les marchés mondiaux ont été fortement secoués par la guerre en Ukraine, suivie par une crise des approvisionnements énergétiques et alimentaires et accompagnée d’une hausse record des prix des matières premières. L’Egypte n’était pas à l’abri de ces tensions. Ainsi le Président Abdel Fattah Al-Sissi a lancé l’initiative « Ibdaa » (Commence) visant à soutenir et à localiser les industries nationales, pour s’appuyer sur les produits locaux et réduire les importations, tout en renforçant le rôle du secteur privé national à travers la localisation de nombreuses grandes, moyennes, petites et micro-industries, par des incitations sous forme des terres en usufruit et d’exonération fiscale pour cinq ans. En plus de fournir le soutien nécessaire légalisant la situation des contrevenants et de fournir le soutien technique et matériel nécessaire aux défaillants.

L’initiative vise à localiser l’industrie moderne, à réduire le déficit d’importation et à offrir des opportunités d’emploi. Ses objectifs sont intégrés aux objectifs nationaux de l’Etat égyptien, à ses engagements internationaux et à ses efforts pour parvenir à une croissance économique et sociale durable, ainsi qu’à la fourniture des solutions énergétiques propres, à l’innovation dans le domaine industriel, à la consommation et à la production d’une manière responsable.
En fait, le secteur industriel participe à environ 17% du PIB et contribue à environ 85% du total des exportations de produits de base non pétroliers. La renaissance industrielle rendra l’économie égyptienne plus résiliente à surmonter les répercussions des crises actuelles.
Le gouvernement a identifié 9 industries prioritaires permettant de localiser la production locale, conformément au plan stratégique visant à accroître les exportations à 100 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. Ces industries sont le bois, les meubles, les industries mécaniques, l’alimentation et l’agriculture, les industries chimiques, les textiles, les produits pharmaceutiques, les industries médicales, l’imprimerie et l’emballage, les matériaux de construction et les industries métallurgiques. Récemment la première usine de fabrication de « soupape de sécurité du gaz » a été installée en Egypte, pour un coût d’investissement de 7,6 millions de dollars et d’une capacité de production estimée à 15 millions de soupapes. Et ce, dans le cadre de l’initiative nationale pour le développement de l’industrie égyptienne « Ibdaa », qui vise à réduire l’importation en ajoutant de nouveaux investissements au secteur industriel.
Industries vertes, médicales et pharmaceutiques, automobiles, de transports intelligents et technologiques, sont les nouvelles industries localisées en Egypte.
L’industrie automobile
« Tous les ministères concernés par l’industrie automobile ont participé à l’établissement de la stratégie nationale de localisation de l’industrie automobile en Egypte en collaboration avec le secteur privé ». L’Egypte importe chaque année des voitures d’un coût estimé à 4 milliards de dollars. C’est pourquoi la stratégie nationale de localisation de l’industrie automobile en Egypte vise à réduire les importations et à augmenter le volume de nos exportations.

L’industrie verte
Le rôle du secteur industriel est crucial, voire décisif, dans la lutte contre le changement climatique. En fait, l’Egypte a déjà installé des projets d’industrie verte. Il s’agit surtout de l’installation d’une véritable chaîne de production dans l’une des unités affiliées à l’usine militaire n°300 pour construire un système d’irrigation intelligent destiné à rationaliser la consommation d’eau. L’Egypte a réussi à atteindre son objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables pour atteindre 20 % du total de l’énergie générée d’ici la fin de cette année.
L’industrie médicale et pharmaceutique

Ainsi, l’Egypte déploie beaucoup d’efforts pour promouvoir son industrie médicale et pharmaceutique. Et ce, à travers la mise en place d’un système de santé intégré grâce à une assurance-maladie complète. Quant à l’industrie pharmaceutique, il existe presque 170 usines ayant 700 lignes de production, en plus de 40 usines encore en état de construction avec à leur tête le complexe Jipto Pharm qui vise à maximiser la production de médicaments.
- Vers l’extension du rôle du secteur privé à l’économie nationale
Par : Alia Abu El Ezz
Le développement du secteur privé en Egypte est non seulement une composante essentielle du développement économique, mais aussi l’un des moteurs d’une croissance forte et durable, de la création d’emplois et de la lutte contre la pauvreté. C’est dans cet esprit que l’Egypte a renforcé le partenariat du secteur privé dans l’activité économique, notamment pour affronter les crises économiques actuelles.
Considéré comme l’un des leaders mondiaux des réformes du secteur privé, l’Etat a nettement amélioré son climat des affaires ces dernières années.
Dans ce contexte, le ministre des Finances, Dr Mohamed Maït, a annoncé le plan du gouvernement d’approfondir au maximum la participation du secteur privé au mouvement économique et dans l’investissement, afin de soutenir la croissance durable et créer d’emplois.

Ce plan consiste essentiellement à:
-Présenter de nombreuses stimulations fiscales et douanières.
-Instaurer un climat de compétitivité et de transparence conformément aux meilleurs exercices internationaux.
-Faciliter toutes les procédures nécessaires aux investisseurs.
– Lancer le document du « State Ownership Policy », pour permettre au secteur privé de s’élargir dans les activités économiques.
-Lancer la « licence dorée » chargée principalement d’attribuer au secteur privé l’approbation des divers projets, ainsi que leur fonctionnement et leur administration dans une seule étape.
Cette licence a pour objectif de réduire au secteur privé les coûts, le temps et les procédures d’autorisation nécessaires établissant de nouveaux projets ou pour s’élargir dans d’autres projets déjà existants.

Parmi ces projets figurent à priori: les services publics, l’infrastructure, l’énergie renouvelable, les routes, les ports, les communications et les technologies de l’information.
Les projets de partenariat avec le secteur privé sont mis en concurrence par 28 consortiums internationaux. Ces projets sont divisés en deux phases, dont la première est liée aux usines de dessalement, alors que la seconde renferme les projets de transport tels que, les ports secs, les ports maritimes, ainsi que les projets d’écoles de langues pour lesquels 16 consortiums se sont qualifiés.
Au cours de la période à venir, d’autres projets seront proposés dans les secteurs de la santé, de l’électricité, de l’eau, des eaux usées industrielles, des marchés de gros, des cités sportives olympiques, et des zones industrielles.
- Les directives présidentielles réformeront-elles la Bourse égyptienne ?
Par : Soha Gaafar
Les marchés financiers et commerciaux égyptiens attendent les mesures du gouvernement pour surmonter la pierre d’achoppement notamment après les directives présidentielles. On s’attend à une vision globale surtout après que le marché a perdu environ cinq pour cent de sa valeur en moins de cinq mois, ce qui équivaut à 25 milliards de livres (1,3 milliard de dollars américains) de son capital.
A noter que la Bourse égyptienne a été témoin d’un état de pression à la vente de la part des investisseurs étrangers au cours des dernières périodes, après les récentes décisions de la Réserve fédérale américaine d’augmenter les taux d’intérêt pour tenter de contrôler les taux d’inflation mondiaux, qui ont atteint leur apogée, en plus de la crise russo-ukrainienne, qui a fortement affecté les marchés émergents.

Les nouvelles offres pourraient donc aider, au cours de la période à venir, à secourir le marché égyptien et à accroître la diversification des opportunités d’investissement en offrant de nouvelles sociétés financièrement solides avec de bons prix et une bonne promotion, ce qui conduit à nouveau au retour des capitaux étrangers à travers le Bourse égyptienne.
L’ajout de nouveaux indices, qu’ils soient généraux ou sous-indicateurs, reflète les différentes échéances des obligations et vise à accroître l’efficacité du processus de suivi et mesure de la performance globale des gouvernements. La direction de la bourse cherche quant à elle à soutenir l’attractivité des investissements, d’une manière qui améliore les efforts de liquidité, les échanges sur le marché et diversifie les options d’investissement pour toutes les catégories d’investisseurs actuels et potentiels.
La sortie de la Bourse égyptienne du tunnel obscur ne nécessite pas seulement des antalgiques temporaires, mais plutôt des solutions rapides et radicales pour s’attaquer aux crises endémiques à la racine. Ainsi, les analystes ont exprimé leur vision d’élaborer un plan global pour le redressement de la Bourse égyptienne. Ils ont attribué l’arrivée du marché local à cette mauvaise situation à des facteurs qui ne sont pas anodins, dont certains sont externes liés aux événements mondiaux, et dont la plupart sont liés au climat général d’investissement en Egypte.
Par suite, la Bourse égyptienne pourrait, au cours des prochaines périodes, être l’une des principales locomotives d’investissement, en raison des taux d’inflation élevés dus aux prix auxquels ses actions se négocient au profit le plus bas. Et après les décisions du président Abdel Fattah Al-Sissi, la Bourse va rattraper les marchés de la région, qui ont connu de fortes hausses ces deux dernières années.
- Le développement de la campagne égyptienne, le plus imposant de l’histoire
Par : Nermine Khattab
Le Premier ministre, Moustafa Madbouli a déclaré que le projet de développement de la campagne égyptienne est considéré comme le plus énorme et le plus grandiose de l’histoire et est également considéré comme l’icône de la nouvelle République d’Egypte. Le chef du gouvernement a déclaré que le projet de développement de la campagne égyptienne était à 100% égyptien et est doté d’investissements s’élevant à plus de 700 milliards de LE dont 260 milliards pour la première étape. Il a souligné que ce projet était considéré comme une « épopée » de construction dans tous les gouvernorats, étant donné qu’il vise près de 58% de la totalité de la population égyptienne. « Le but principal de ce projet, comme défini par le Président Al-Sissi, est de chercher à changer pour le meilleur la vie des Egyptiens », a-t-il dit, ajoutant que ce projet réalise les objectifs du développement durable 2030. Le Premier ministre a réaffirmé qu’il s’agissait sans exagération du plus grand projet à l’échelle mondiale. Ce projet de développement de la campagne égyptienne réalise les exigences du développement économique et crée des emplois pour les jeunes, a dit M. Madbouli faisant état de 1143 villages de par la république qui avaient besoin des projets de développement de drainage sanitaire. « Nous visons à faire acheminer le gaz naturel à près de 4 millions de logements dans 1337 villages », a-t-il souligné en décrivant ce projet comme étant le meilleur du 21e siècle en Egypte. Il a ajouté que la Nouvelle République, que le Président Al-Sissi avait promis d’établir, serait lancée par ce projet. Le complexe des services gouvernementaux dans les villages équivaut aux ministères en cours de construction dans la nouvelle capitale administrative, a-t-il dit. Il a également affirmé qu’un réseau plus vaste serait établi dans les villages qui figurent dans le cadre de l’initiative « vie décente ». Au cours des sept dernières années, l’Etat égyptien a mis en œuvre de nombreux projets dont le coût a dépassé les 6 000 milliards de LE, projets qui ont permis aujourd’hui au pays de lancer le projet de développement de sa campagne, le plus grand au monde à l’ère moderne, a expliqué M. Madbouli. Un milliard et demi de LE seront injectés dans des prêts aux microprojets, a noté le chef du gouvernement, ajoutant que les services nécessaires seront fournis pour réaliser l’inclusion financière. Le Premier ministre a passé en revue des modèles de mégaprojets en cours de construction en Egypte dans le cadre de l’Initiative « Vie décente », soulignant qu’il s’agissait de projets pour remodeler la carte de l’Egypte, redistribuer la population et les potentialités économiques sur l’ensemble du pays afin de régler les problèmes de nos jours et d’éviter tout problème dans l’avenir. Le chef du gouvernement a signalé que ces efforts de taille représentaient tout simplement l’idéologie et l’essence de la Nouvelle République. Selon lui ce projet vise à réaliser un développement total destiné à améliorer le niveau de vie des habitants aux échelles économique, sociale et culturelle.

Vie décente en chiffres
Lancée en juillet 2019, la première phase de l’initiative « Vie décente » a visé le développement de 375 villages parmi les plus pauvres dans 14 gouvernorats où le taux moyen de pauvreté a dépassé les 70 %. Le plan de développement de cette phase a consisté à fournir les services essentiels à ces villages dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures, (eau potable, électricité, gaz, réhabilitation des routes et logement). L’identification de ces villages nécessiteux s’est effectuée en référence au recensement de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS) du taux et du schéma de pauvreté. 23 ONG, en plus du secteur privé, ont participé à la première phase sous la supervision du ministère de la Solidarité sociale. Un budget de 13,5 milliards de L.E. a été consacré à cette phase dont ont bénéficié au total 4,5 millions de personnes. Sur les 375 villages, les plans de développement d’infrastructures et de réforme économique ont été achevés dans 143 villages (1,8 million de bénéficiaires), alors que les travaux sont en cours dans les 232 villages restants (2,7 millions de bénéficiaires). Un total de 2 180 projets de développement économique et d’infrastructures ont été lancés dont 600 ont été déjà achevés, et le reste est en cours d’exécution. Les projets consistent en la restauration de 21 974 maisons, la fourniture de 354 unités de logement aux familles à faible revenu, 150 000 pour ceux à revenu moyen, 262 000 aux habitants des bidonvilles. Pour diminuer la densité dans les classes, 1 100 classes de capacité d’accueil de 44 000 élèves ont été établies, ainsi que 51 centres médicaux. Par ailleurs, 186 525 familles démunies ont profité des aides sociales et économiques présentées, alors que 113 909 personnes ont bénéficié des services des convois médicaux envoyés.
- Réduire la dette publique : Agir avec résolution et vigueur
Par : Névine Ahmed
L’indispensabilité de la réduction de la dette publique a pris une ampleur considérable. Il n’y a point de doute qu’il s’agit de l’une des thématiques principales de la stratégie nationale de l’Etat pour les quatre prochaines années.
En parlant de la dette, cela glisse souvent vers des discussions plus ou moins préoccupantes pour les Egyptiens. Ces derniers se demandent s’ils vont léguer aux prochaines générations une charge de nature à dégrader leur niveau de vie.
Pour ce, l’Exécutif, notamment les responsables de la politique économique, a pris la décision d’agir avec résolution et vigueur.

Au vu des crises et récessions mondiales, la dette s’est vu croître. Cela a nourri un sentiment d’urgence de la faire baisser. En 2022, le chef du gouvernement avait annoncé que la dette publique intérieure totale a atteint 85% du PIB. « Nous considérons toujours que nous sommes dans le segment haut, et nous travaillons pour réduire la dette à 75% en 2026, prolonger la durée de vie de la dette à au moins 5 ans et pour réduire le coût des prêts à 6% », a-t-il expliqué lors d’une importante conférence de presse.
Et d’ajouter qu’un plan clair de réduction de la dette publique et du déficit budgétaire au cours des quatre prochaines années a été adopté. Et le Premier ministre Dr Moustafa Madbouli de souligner que le taux de la dette extérieure a atteint 91% à moyen et long terme, et que la dette n’était donc pas une pression sur l’Etat, et qu’en outre, une partie des prêts sont facilités auprès des institutions internationales.
L’Egypte a remboursé plus de 15 milliards de dollars en 2020 et 12 milliards de dollars en 2021. Elle a de même fourni 20 milliards de dollars aux investisseurs qui sont sortis avec le début de la crise russo-ukrainienne, ce qui signifie la solidité de la position financière de l’Egypte, estiment des experts économiques.
Parmi les démarches prises, dans le cadre du plan étatique de réduction de la dette publique, soulignons -entre autres- le renforcement du rôle et des activités du secteur privé et l’accroissement de la localisation des industries nationales. Ce plan vise également à activer la Bourse égyptienne, tout en procédant à l’adoption de mesures de protection sociale et la fourniture de produits de base aux citoyens.
Pour ce qui est de l’amélioration du climat des affaires, la Charte des politiques d’actionnariat de l’Etat a été annoncée officiellement. Elle comprend une définition des activités et des secteurs dans lesquels l’Etat et ses institutions seront présents de manière continue, compte tenu de leur caractère axial, ainsi que les activités et secteurs dont l’Etat se retirera au cours des trois prochaines années, en plus des activités que l’Etat devrait poursuivre mais avec une réduction progressive du taux de participation, conformément aux normes internationales.
D’autres mesures sont également appliquées. Citons aussi l’adoption d’un ensemble de nouvelles incitations à la loi sur l’investissement, des incitations vertes, des incitations à l’investissement dans le secteur de la santé, ainsi que l’activation de la licence dorée. Le Président Abdel Fattah Al-Sissi avait en effet ordonné au gouvernement d’accorder une « licence dorée » à tous les investisseurs candidats pendant trois mois, afin de faciliter les procédures d’établissement de projets prioritaires pour le pays. La « licence dorée » accordera ainsi aux investisseurs l’approbation d’acheter/louer des terres, d’exploiter et de gérer des projets, sans avoir besoin d’obtenir l’approbation de plusieurs organismes gouvernementaux. Le Chef de l’Etat a souligné que la situation sera évaluée au terme d’une période de 3 mois.