Le gaspillage alimentaire est un problème majeur qui affecte notre société à de nombreux niveaux. Chaque année, des quantités astronomiques de nourriture sont gaspillées, ce qui a des conséquences néfastes sur l’environnement, l’économie et la lutte contre la faim. C’est un constat alarmant qui soulève des préoccupations universelles. Une question vient donc s’imposer : la réduction du gaspillage de la nourriture est-elle une responsabilité commune qui implique à la fois les individus, le gouvernement et la société dans son ensemble ? Débat.

Par : Hanaa Khachaba

Le gaspillage alimentaire se produit à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, depuis la production jusqu’à la consommation. Des aliments sont perdus lors de la récolte, du transport, du stockage, de la transformation et de la distribution, souvent en raison de normes esthétiques strictes et d’une mauvaise gestion.

De plus, les consommateurs jettent souvent des aliments non consommés, ce qui aggrave encore le problème. Cela a un impact environnemental considérable, avec des ressources telles que l’eau et l’énergie gaspillées pour produire des aliments qui finissent par être jetés. Il est crucialement essentiel de prendre des mesures pour réduire le gaspillage alimentaire, en favorisant la sensibilisation, en améliorant la gestion de la chaîne d’approvisionnement, en encourageant les pratiques de consommation responsables et en soutenant les initiatives de redistribution des excédents alimentaires.

Les individus peuvent contribuer en adoptant des comportements responsables tels que planifier leurs repas, conserver les aliments correctement et acheter seulement ce dont ils ont besoin. Ainsi réduiront-ils l’excédent alimentaire. Or, si jamais il reste de la nourriture en surplus, la solution n’est pas de s’en débarrasser en la jetant dans la poubelle. Une nourriture en surplus peut servir d’un bon repas à un animal de compagnie. Que vous ayez un chien chez vous ou que votre compagnon s’avère un chat, les restes de vos plats garniront généreusement leur gamelle.

Quant aux gouvernements, ils peuvent mettre en place des politiques et des réglementations pour encourager la réduction du gaspillage alimentaire, soutenir les initiatives de redistribution des excédents alimentaires et éduquer la population sur l’importance de cette question.  Il ne faut cependant pas omettre le rôle vital des associations et des organisations non gouvernementales. Celles-ci peuvent lancer des initiatives pour la collecte des excédents de nourriture qui sont,  à vrai dire, une source exceptionnelle d’engrais organiques. Ils peuvent être compostés pour produire un compost riche en nutriments qui peut être utilisé pour fertiliser les sols et favoriser la croissance des plantes. Cependant, il est important de s’assurer que les excédents alimentaires ne contiennent pas de substances indésirables telles que des pesticides ou des contaminants, afin de garantir la qualité de l’engrais organique produit.

Pourquoi ce problème de gaspillage alimentaire apparaît-il au juste ? C’est un enjeu à plusieurs facettes. Il résulte notamment des causes suivantes :

1. Surproduction et surconsommation : Une production excessive de nourriture pour répondre à la demande entraîne souvent un gaspillage lorsque les aliments ne sont pas utilisés ou consommés avant leur péremption.

2. Mauvaise gestion de la chaîne d’approvisionnement : Des pratiques inefficaces dans la chaîne logistique, tels que des problèmes de stockage, de transport et de distribution, peuvent entraîner des pertes et du gaspillage alimentaire.

3. Normes esthétiques strictes : Les aliments qui ne correspondent pas aux normes esthétiques du marché, tels que les fruits et légumes imparfaits, sont souvent jetés, même s’ils sont encore comestibles.

4. Comportement des consommateurs : Les achats impulsifs, la surproduction de repas ou le manque d’attention portée à la gestion des aliments à la maison contribuent également au gaspillage.

Ces facteurs réunis entraînent des conséquences significatives que l’on vous résume dans les lignes suivantes :

1. Impact environnemental : Le gaspillage de nourriture entraîne une utilisation inutile des ressources naturelles, de l’eau et de l’énergie utilisées dans la production, la transformation et le transport des aliments, contribuant ainsi au changement climatique.

2. Perte économique : Le gaspillage alimentaire représente une perte économique pour les producteurs, les distributeurs et les consommateurs.

3. Insécurité alimentaire : Alors que des millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, le gaspillage alimentaire aggrave l’insécurité alimentaire en gaspillant des ressources qui pourraient être utilisées pour nourrir les populations défavorisées.

4. Dégradation des sols : L’élimination des déchets alimentaires dans les décharges contribue à la production de méthane, un gaz à effet de serre potentiellement dommageable, et peut polluer les sols et les eaux souterraines.

Il est donc crucial de prendre des mesures pour réduire le gaspillage alimentaire et promouvoir une utilisation plus responsable des ressources alimentaires.

« Le juste milieu est le meilleur en toute chose », nous dit Théognis de Mégare. Cette citation est applicable à tous les aspects de la vie, y compris la nourriture. Les religions abordent la notion du gaspillage de différentes manières, mais elles partagent souvent des principes et des enseignements qui encouragent la frugalité, la gratitude et la responsabilité envers les ressources. Dans de nombreuses traditions religieuses, le gaspillage est considéré comme contraire aux valeurs de modération, de compassion envers les autres et de respect de la création divine.

Par exemple, dans le christianisme, il est enseigné que les ressources sont des dons de Dieu et doivent être utilisées avec discernement et gratitude. Le gaspillage est souvent perçu comme une mauvaise gestion des dons de Dieu et une négligence envers les personnes dans le besoin.

Dans l’islam, le concept de gaspillage est également découragé. Les musulmans sont encouragés à être modérés dans leur consommation, à éviter le gaspillage et à partager généreusement avec les autres. Le gaspillage y est considéré comme une violation des principes de justice et de solidarité.

Dans les traditions humaines, telles que le bouddhisme et l’hindouisme, la notion de gaspillage est souvent associée à la souffrance et à l’attachement matériel. Les bouddhistes sont encouragés à adopter un mode de vie simple et à éviter le gaspillage excessif, afin de préserver l’équilibre et l’harmonie dans le monde. Dans l’hindouisme, le gaspillage est souvent considéré comme un manque de respect envers la nature et les divinités. Ses principes encouragent la gestion prudente des ressources et la compassion envers tous les êtres vivants.

Ces exemples illustrent comment différentes religions perçoivent généralement le gaspillage comme étant en contradiction avec leurs valeurs fondamentales et encouragent des comportements responsables et respectueux des ressources.

En fin de compte, il est essentiel qu’individus, communautés et gouvernements collaborent pour atteindre cet objectif : réduction au minimum du gaspillage alimentaire. En travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à lutter contre ce fléau universel en vue de créer un avenir plus durable et équitable pour tous, un avenir où la pauvreté est circonscrite et les communautés défavorisées se retrouvent au centre des priorités.