Travail répétitif, cadences excessives, manque d’autonomie, horaires décalés, relations de travail dégradées, peur de perdre son emploi… En France comme en Europe, plus d’un salarié sur deux est exposé à des facteurs psychosociaux de risques, dangereux pour sa santé mentale, selon Theconversation.com.
De nombreuses études scientifiques ont montré que ces situations peuvent engendrer de graves problèmes de santé, non seulement physique (troubles cardiovasculaires, ulcères, etc.), mais aussi psychique (dépression, trouble anxieux, voire suicide…).
Pourtant, ce sujet est très peu présent dans les débats se tenant dans le cadre des élections législatives anticipées. Quelle est la situation dans notre pays ? Que proposent les différents partis politiques pour faire face aux enjeux actuels de santé au travail ?

Burn-out, accidents du travail : un état des lieux préoccupant
Selon une estimation déjà ancienne de l’Institut de veille sanitaire, près de 500 000 salariés seraient concernés par des problèmes de souffrances psychiques liées au travail (dépression, trouble anxieux, etc.). Cette situation n’est pas propre à la France, mais en matière de pénibilité physique comme psychique notre pays fait pire que ses voisins européens.
L’enquête européenne sur les conditions de travail le montre, les salariés français sont parmi les plus exposés d’Europe à des postures de travail douloureuses, au port de charges lourdes, aux mouvements répétitifs ou aux expositions à des produits toxiques. Ils subissent également davantage de contraintes psychosociales (manque d’autonomie, de soutien, de pouvoir de décision, délais très stricts à respecter, etc.).
La France a aussi un des taux d’accidents du travail les plus élevés d’Europe. Chaque jour, deux salariés meurent au travail, plus d’une centaine sont gravement blessés et conserveront des séquelles à vie. Or, il ne s’agit là que des accidents déclarés officiellement et reconnus par la Sécurité sociale, ce qui sous-estime le phénomène.
Front de gauche : une série de propositions
Sur les questions de santé au travail, le programme du Nouveau front populaire (NFP) est le plus fourni. Il propose de rétablir les facteurs de pénibilité supprimés en 2017 (port de charges lourdes, postures douloureuses, produits chimiques et vibrations), lesquels favoriseraient un départ anticipé en retraite (ramenée par ailleurs à 60 ans).
Par ailleurs, il est envisagé « d’organiser une conférence nationale sur le travail et la pénibilité » dont l’objectif serait de rétablir la semaine de travail à 35 h (le temps de travail hebdomadaire moyen en France était de 38,9 h en 2023) et à 32 h pour les « métiers pénibles » (sans autre précision) ou de nuit.
La santé au travail, grande absente à droite
Si l’on regarde du côté de l’extrême droite, les thèmes des conditions de travail, de la santé au travail ou de la représentation du personnel dans les entreprises sont totalement absents du programme du Rassemblement national (RN). Même constat à droite, du côté du parti Les Républicains (LR).
À droite et au centre droit, la coalition Ensemble (Renaissance, UDI, Parti radical, Horizon, Mouvement démocrate), réunie autour d’Emmanuel Macron, est également peu loquace sur le sujet de la santé au travail. Pour trouver trace de préoccupations concernant les conditions de travail, il faut se pencher sur le volet « environnement » de ce programme.
On y trouve en effet deux propositions qui concernent les conditions de travail. Il est question « d’adapter les horaires de travail en période de canicule » notamment pour les travailleurs du BTP, et de continuer à « réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030, après avoir réduit l’usage des plus dangereux de 98 % depuis 2017. ».
Cette dernière proposition pourrait notamment permettre de limiter l’exposition des professions qui les produisent ou les utilisent, qu’ils s’agissent de salariés du secteur industriel ou agricole.





