Clin d’oeil
Par Samir Abdel-Ghany :

C’était une journée unique dans la demeure de l’artiste éminent Waguih Yassa, un lieu où l’art et l’amitié se rencontrent dans une harmonie parfaite. Réunis autour de lui, nous observions avec fascination ce maître talentueux, dessinant ses invités, leurs amis et même leurs enfants. Le moment s’est illuminé davantage lorsque nous avons célébré l’anniversaire de l’artiste Sami Sayed Bedeir, fils du grand réalisateur Sayed Bedeir et de la célèbre chanteuse Sherifa Fadel. Tandis que chacun s’éclipsait dans des conversations privées, le talentueux Moustafa Selim sortit soudain ses crayons et ses carnets, prêt à capturer les âmes présentes.




















Chaque trait dessiné par Selim est une déclaration d’amour, une danse intime entre l’artiste et son modèle, un voyage passionné avec les traits du visage. Moustafa Selim, avec une habileté rare, vous attire dans son univers, vous enfermant entre les pages de son carnet. Un virtuose incontestable de l’art de l’esquisse, il excelle dans cet exercice d’une finesse remarquable.
Mais qu’est-ce que l’art de l’esquisse ? En préparant cet article, je me suis plongé dans la définition de ce terme, et j’ai été captivé par cette description : « L’esquisse, ce sont les lignes préliminaires des œuvres des artistes. Elle constitue la base fondamentale permettant de visualiser les idées sur papier, une étape essentielle pour tout créateur au cours de sa formation académique. L’esquisse ne se limite pas aux arts du dessin et de la peinture, mais s’étend à la sculpture, à la céramique et à toutes formes de composition spatiale. C’est la première rencontre entre l’imagination et la réalité matérialisée par le trait. Un espace sûr pour les idées, un refuge des secrets de l’artiste où se mêlent visions et éléments jusqu’à ce que l’œuvre trouve sa substance. »
La maîtrise de Moustafa Selim inspire fierté et admiration. On ne peut qu’imaginer le nombre d’esquisses qu’il a créées, chacune perfectionnant son art jusqu’à ce que le dessin semble être un simple jeu. À chaque grincement de crayon sur le papier, une mélodie se dessine, une langue secrète se tisse entre l’artiste et son outil. Il n’y a pas de place pour l’hésitation ; les lignes virevoltent sans pudeur, insufflant vie et âme à chaque dessin.
Je me souviens encore de la première fois où j’ai rencontré Selim à l’Atelier du Caire, avec le grand Mohamed Abla qui, en lui tapotant l’épaule, s’exclamait : « Selim est un artiste prometteur, avec un bel avenir. » Ses œuvres, inspirées des créatures marines, me ramenaient à mes racines alexandrines, avec le parfum iodé de la mer. La seconde rencontre eut lieu lors de l’inauguration de son exposition à la galerie Art Corner, en compagnie des éminents artistes Mustapha Rahma et Samir Fouad. Selim, à l’époque, cherchait encore à définir les contours de sa personnalité artistique. Depuis, nos chemins se sont croisés maintes fois, au Greek Campus de l’Université Américaine et à la Galerie Picasso, où il a défié le public avec une symphonie artistique applaudie par tous, y compris par l’artiste Samir Fouad.
Aujourd’hui, Moustafa Selim est l’un des artistes les plus brillants exposant chez Galerie Azad. C’est un cheval gagnant dans le monde de l’art contemporain, dont la progression est également marquée par la présence constante et inspirante de son épouse, l’artiste admirable Asmaa Sami, véritable partenaire et muse de son succès.
Lors d’une de nos discussions, je lui ai suggéré de monter une exposition de ses esquisses magistrales. Avec enthousiasme, je lui ai promis de montrer certaines d’entre elles, laissant aux lecteurs et aux amateurs de son art le soin de juger et d’encourager ce projet. Car ces œuvres, empreintes d’une simplicité saisissante et d’une spontanéité palpable, méritent d’être vues par le plus grand nombre. Elles sont une fenêtre ouverte sur un art universel, où chaque trait raconte une histoire.





