Des héros inoubliables et un plan bien étudié

51 ans après, la guerre d’Octobre 1973 continue à intéresser les analystes et les experts militaires. La plupart des historiens sont d’accord sur le caractère exceptionnel de la victoire d’Octobre.Un expert militaire précise que le plan de guerre stratégique et l’union entre l’armée et le peuple ont été les facteurs-clés de la victoire d’Octobre. « Grâce à des manœuvres politiques habiles, le président Sadate a réussi à cacher ses préparations militaires et son intention de faire la guerre, alors que les Etats-Unis étaient convaincus que l’Egypte n’avait pas la capacité militaire nécessaire pour mener une guerre », explique l’expert.Le président Sadate voulait effacer l’humiliation de la défaite de 1967 et détruire le mythe de l’armée israélienne invincible. Même les jours avant l’historique victoire de 1973 portaient des secrets. Lors des extraits des mémoires du Général Major Fouad Nassar Chef du renseignement militaire, il dévoile que le 4 octobre, il a été surpris que les Soviétiques rassemblent leurs familles de Syrie et d’Égypte et les déportent vers leur pays par bateau et par avion. Tout en étant en Syrie, ils sentaient qu’une guerre allait arriver. Cette mesure soviétique a eu une réaction sévère en Israël, où les dirigeants israéliens se sont rencontrés et ont discuté de la question, mais ils en sont sortis avec une conclusion selon laquelle cette mesure avait deux raisons.
Soit les conflits égypto-soviétiques qui ont commencé après la déportation des experts soviétiques en 1972 se sont intensifiés, ou que les États-Unis ont demandé aux Soviétiques de retirer leurs experts de Syrie pour que les Syriens ne puissent pas se battre. Dans le cadre du plan de tromperie, il fallait aussi savoir si Israël était au courant de nos intentions et de la date de la guerre ou non, dévoilent les extraits
Le général Fouad Nassar ajoute que « Notre moyen d’y parvenir est de surveiller les six entrepôts d’urgence du Sinaï où ils placent leurs chars et leurs munitions. Si Israël prend connaissance de nos intentions, il annoncera la mobilisation et ouvrira les entrepôts afin que chaque soldat se rende à l’entrepôt où se trouve son char.

C’est pourquoi, le 9 septembre, des membres d’une unité de reconnaissance, l’une des unités de renseignement militaire formées ont été envoyés pour obtenir des informations militaires précises sur l’ennemi.22 groupes également envoyés par voie maritime et aérienne par hélicoptère pour surveiller les axes d’avancée, les carrefours routiers et les réserves d’urgence afin de détecter tout mouvement ennemi dans le Sinaï et d’assurer le succès du plan de déception.
« Le 5 octobre, à cinq heures du matin, j’ai reçu un rapport du groupe de reconnaissance dans la région d’Al-Maliz selon lequel l’avant-garde des forces israéliennes avait commencé à arriver par avion, et j’ai rapporté cette information au commandant en chef des Forces Armées. Nous savions qu’il était trop tard pour Israël, car il lui faudrait 48 heures pour achever la mobilisation de ses unités dans le Sinaï », explique le général Fouad Nassar.
La photo est celle du général de division Fouad Nassar, debout entre le président Anwar El Sadat, le maréchal Ahmed Ismaïl Ali et le général de division Bahi El Din Nofal, lors des préparatifs de la guerre d’octobre 1973.





