Plusieurs études montrent des bénéfices de l’alimentation bio, notamment des risques moindres de certains cancers, de surpoids et d’obésité, de malformations congénitales. Les spécialistes insistent sur la cohérence d’ensemble de ces résultats, même si leur nombre reste trop faible pour que les liens de causalité soient incontestablement établis, selon lemonde.fr.L’alimentation bio est-elle vraiment meilleure pour la santé ? Lorsqu’ils lancent leur expérience, en 2017, les chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé (CNRS, université de La Rochelle) et du laboratoire Biogéosciences (CNRS, université de Bourgogne) n’envisagent pas de répondre à une question de santé publique, mais plutôt d’écologie. « Nous cherchions à savoir comment la contamination de l’environnement par de faibles doses d’un mélange de pesticides, c’est-à-dire ce que l’on rencontre dans les zones agricoles, pouvait affecter la survie d’oiseaux des champs comme la perdrix grise, raconte le biologiste et écologue Jérôme Moreau, de l’université de La Rochelle. Trouver un protocole expérimental qui mime ces conditions de vie, pour les comparer à une situation où les animaux ne sont pas ou très peu exposés, était compliqué : nous avons donc choisi de jouer sur la nourriture des oiseaux. »Pendant plusieurs mois, les chercheurs ont élevé deux groupes de perdrix grises (Perdix perdix), les premières nourries avec du blé et du maïs issus de l’agriculture biologique, les autres avec les mêmes céréales, mais obtenues par l’agriculture conventionnelle. L’objectif est d’observer l’impact des traces de pesticides de synthèse – proscrits en agriculture biologique – présentes dans l’alimentation des oiseaux. « Certains collègues nous disaient qu’on ne verrait aucun effet. Au contraire, les résultats ont été frappants et nous ont surpris », raconte M. Moreau.Leurs dernières observations, publiées en 2023, montrent même que l’alimentation conventionnelle de ces oiseaux réduit leur faculté à voler et amoindrit leur vigilance. « La distance de fuite, c’est-à-dire la distance à partir de laquelle la perdrix s’enfuit à l’approche d’un intrus, est environ deux fois plus faible chez les oiseaux nourris en conventionnel », précise M. Moreau. Signe de répercussions probables sur le système nerveux central des volatiles.





