Dans une petite ferme nichée au creux d’une vallée verdoyante, vivait un coq nommé Hector. C’était un coq magnifique : son plumage brillant étincelait sous le soleil, et sa crête rouge vif faisait de lui l’admiration de tous… du moins en apparence. Car en réalité, Hector avait un sérieux problème : il était insupportable.
Chaque matin, Hector se perchait sur le toit du poulailler et chantait de toutes ses forces, bien avant l’aube, réveillant tout le monde d’un sommeil profond. Et lorsque les poules sortaient en bâillant pour picorer, il se précipitait pour voler les meilleurs grains, repoussant les autres avec arrogance. Pire encore, il passait ses journées à se vanter de sa beauté et de sa voix, critiquant les autres animaux de la ferme.
Les poules, lassées de son comportement, refusaient de lui accorder la moindre attention. « Pourquoi devrions-nous écouter quelqu’un qui ne pense qu’à lui-même ? » se disaient-elles. Même les canards et les chèvres évitaient Hector, préférant la compagnie plus douce des autres habitants de la ferme.
Un jour, Hector, seul et vexé, se confia à la vieille chouette qui vivait dans un arbre voisin.
— Pourquoi personne ne m’aime ? Je suis pourtant le plus beau coq qu’on ait jamais vu !
La chouette le regarda avec ses grands yeux sages.
— Être beau ne suffit pas, Hector. La vraie beauté vient du cœur. Si tu veux que les autres t’apprécient, commence par les respecter et les écouter.
Hector, d’abord sceptique, décida de suivre son conseil. Le lendemain, au lieu de chanter avant l’aube, il attendit que le soleil se lève et chanta une mélodie douce et joyeuse. Il laissa ensuite les poules picorer tranquillement avant de prendre sa part. Et lorsqu’il vit la chèvre tirer une lourde charrette de foin, il alla l’encourager au lieu de la critiquer.
Au début, les autres animaux furent méfiants. Mais jour après jour, Hector montra qu’il avait changé. Il complimentait les poules sur leurs plumes, aidait les canards à chercher des vers et offrait même sa compagnie à la vieille chèvre. Petit à petit, les animaux commencèrent à l’apprécier.
Un matin, alors qu’il terminait son chant, une poule nommée Clémentine s’approcha.
— Hector, ta chanson était belle ce matin. Veux-tu venir picorer avec nous ?
Le cœur d’Hector se gonfla de joie. Il avait enfin compris que pour être aimé, il ne fallait pas être le plus fort ou le plus beau, mais simplement être gentil et attentionné.
Dès ce jour, Hector devint un coq respecté et aimé par tous. Sa crête brillait toujours autant, mais c’est son cœur qui illuminait désormais la ferme.





