Dans l’effervescence du monde, où les bruits envahissent les esprits et les sollicitations sont constantes, la prière (Salât) en islam se dresse comme un havre de paix, un rendez-vous sacré entre le croyant et son Seigneur. Plus qu’un rituel, elle est une intimité renouvelée, une confidence déposée dans la lumière divine.Le croyant, cinq fois par jour, quitte le tumulte pour se tourner vers la Qibla, les mains ouvertes ou posées sur la poitrine, l’âme tournée vers l’Infini. Ce geste, répété avec fidélité, est une réponse à l’appel de Dieu, qui dit dans le Coran :« Établis la prière pour te souvenir de Moi. »[Sourate Tâ-Hâ, 20:14]La prière est alors une invitation au souvenir, mais surtout à la rencontre. Car dans chaque mot récité, chaque prosternation, se cache une adresse directe au Créateur. Lorsque le fidèle dit : « Al-ḥamdu lillāhi Rabbi l-‘ālamīn » (Louange à Allah, Seigneur des mondes), il ne lit pas seulement un texte sacré ; il parle à Dieu, et Dieu, dans Sa Miséricorde, répond.Selon un hadith qudsî, le Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) rapporte que Dieu dit :« J’ai partagé la prière entre Moi et Mon serviteur en deux parties, et Mon serviteur aura ce qu’il demande. »(Rapporté par Muslim)Puis Il explique que lorsque le serviteur dit : « Al-ḥamdu lillāhi Rabbi l-‘ālamīn », Allah répond : « Mon serviteur M’a loué. »Ce dialogue silencieux, mais profond, révèle le cœur de la prière islamique : elle n’est pas une récitation mécanique, mais une conversation, une montée vers Dieu, une ouverture de l’âme. Elle est aussi refuge dans l’épreuve :« Cherchez secours dans la patience et la prière ; certes, la prière est lourde, sauf pour les humbles. »[Sourate Al-Baqara, 2:45]À chaque prosternation, l’humain s’abaisse pour mieux s’élever. À genoux, le front contre la terre, il abandonne son ego, ses doutes, ses peines. Là, dans ce geste d’humilité suprême, il se trouve proche de Dieu :« Prosterne-toi et rapproche-toi. »[Sourate Al-‘Alaq, 96:19]La prière devient alors souffle, lumière, soin. Elle est l’ancrage du croyant et le rappel de sa noblesse. C’est dans cette intimité spirituelle que le cœur s’apaise et que l’âme s’élève.« En vérité, c’est dans le souvenir d’Allah que les cœurs trouvent la sérénité. »[Sourate Ar-Ra’d, 13:28].