Youssef Chahine, né le 25 janvier 1926 à Alexandrie et mort le 27 juillet 2008 au Caire, est un réalisateur, scénariste et producteur égyptien. De réputation internationale, il a réalisé 40 films de fiction ou documentaires. Il commence ses études au collège Saint-Marc puis rejoint le Victoria College où il obtient son baccalauréat. À 21 ans, Youssef Chahine quitte l’Egypte en 1947 pour étudier le cinéma près de Los Angeles. De retour un an plus tard, l’opérateur Alvise Orfanelli, pionnier du cinéma en Egypte, lui permet de réaliser en 1950 son premier film, Papa Amin.
Il est invité pour la première fois au Festival de Cannes en 1951, pour son film Le Fils du Nil. En 1954, il lance la carrière d’acteur d’Omar Sharif dans son film Le Démon du désert. Mais le film qui marqua sa carrière fut Gare centrale, en 1958, chef-d’œuvre qui lui permit d’être reconnu comme l’un des plus grands cinéastes du XXe siècle.
Cinéaste engagé, Youssef Chahine ne cesse de dénoncer la censure et l’intégrisme. Dans L’Aube d’un jour nouveau (1964), il brosse un portrait critique de l’intellectuel dans Le Choix (1970), analyse la société de son pays et critique l’affairisme dans Le Moineau (1973). Ses films sont également l’occasion pour le réalisateur de se pencher sur son passé et de se dévoiler à son public.
En 1978, il signe Alexandrie pourquoi ?, un retour sur sa jeunesse en Egypte qui remporte un Ours d’argent et le Grand Prix du jury au Festival de Berlin. Très contestataire, le cinéaste fait même un séjour en prison, en 1984, pour diffusion d’un film interdit par la censure. Il réalise le la société Pyramide Distribution, fondée en 1989 et fréquent distributeur de ses films, avec lequel il entretenait de bonnes relations. Ce logo représente les Pyramides de Gizeh, complétées de sa signature en lettres blanches. En 1992, il s’essaie également au théâtre avec l’adaptation du Caligula d’Albert Camus, donné à la Comédie-Française. Fréquemment confronté à la censure, Youssef Chahine ne cesse néanmoins de dénoncer la bêtise et l’intégrisme, tout en multipliant les choix stylistiques, du mélodrame chanté (C’est toi mon amour avec Farid El Atrache) à la reconstitution historique logotype de (Adieu Bonaparte), de l’évocation autobiographique (Alexandrie pourquoi ?) au ballet (Le Destin). En 2001, Youssef Chahine met en scène Silence… on tourne, une comédie musicale et sentimentale. Cinéaste toujours engagé, il réalise un court-métrage pour le film collectif 11’09’’01 september 11, réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Avec Alexandrie… New York, Youssef Chahine renoue avec son cinéma autobiographique et revisite son passé en Egypte et ses rapports avec les Etats-Unis. En 2007, il signe ses deux dernières œuvres : un court métrage, segment du film collectif cannois Chacun son cinéma, et Le Chaos, critique du régime égyptien. En juin 2008, le réalisateur est victime d’une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma. Il est alors hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly avant d’être rapatrié en Égypte. Youssef Chahine meurt le 27 juillet 2008 au Caire1. Il est inhumé dans la crypte familiale à Alexandrie.