Par: Hanaa Khachaba

Une nouvelle vague sportive séduit de plus en plus de jeunes égyptiens. Si le football, la natation ou encore le basket-ball continuent d’occuper une place dans le paysage, ils n’attirent plus avec la même force la génération des 16-35 ans. Cette jeunesse cherche désormais à s’épanouir à travers des pratiques moins compétitives, où le plaisir et l’expression personnelle priment sur la performance. Parmi elles, deux disciplines connaissent un essor remarquable : le parkour et le paddle.Le parkour, discipline urbaine née dans les banlieues françaises, fascine par sa liberté. Courir, sauter, franchir des obstacles, transformer la ville en terrain de jeu : autant de gestes qui traduisent un besoin d’évasion et d’affirmation de soi. Pour de nombreux jeunes Égyptiens, c’est une manière de se réapproprier l’espace public, souvent perçu comme figé ou contraint.« Quand je pratique, je me sens libre. C’est comme si les murs et les barrières ne m’arrêtaient plus. J’apprends à dépasser mes peurs », confie Ahmed, 19 ans, étudiant au Caire et passionné de parkour depuis deux ans.Le paddle, lui, connaît une percée dans les clubs balnéaires et au bord du Nil. Ce sport de raquette, plus accessible que le tennis classique, attire pour son ambiance conviviale. On y retrouve une dynamique sociale où le jeu compte autant que l’échange.« Je n’ai jamais aimé la compétition, mais le paddle c’est différent : on rigole, on bouge, et à la fin de la partie, on ressort détendu », explique Sarah, 27 ans, employée dans une agence de communication.Pourquoi cet engouement ? Parce que ces disciplines répondent à une quête de bien-être. Les jeunes d’aujourd’hui ne recherchent pas seulement la victoire, mais avant tout une activité qui leur permette de bouger, de garder la forme et de s’exprimer à travers le corps. Le sport devient un moyen d’affirmer une identité, d’équilibrer un quotidien marqué par le stress des études, du travail ou de la vie urbaine.« Dans ma famille, tout le monde joue au football, mais moi je préfère le parkour. Ce n’est pas que je refuse la tradition, c’est juste que je veux vivre le sport autrement », affirme Youssef, 22 ans.Ces nouvelles pratiques ne signifient pas pour autant la fin des sports traditionnels, mais elles marquent une transition dans la façon de concevoir le mouvement. En privilégiant le plaisir au détriment de la performance, les jeunes Égyptiens imposent une vision différente du sport : plus inclusive, plus moderne et plus proche de leurs aspirations.