Le rideau est tombé sur la troisième édition du Biennale international des arts de l’enfant – Le Caire 2025, mais la lumière des couleurs qu’il a révélées continue de briller dans les esprits. Dans les salles du Musée d’art moderne égyptien, au cœur de l’Opéra du Caire, des enfants venus de dix-sept pays ont livré, par le biais de leurs pinceaux, un manifeste d’innocence et de lucidité : celui de générations qui, par le langage universel de l’art, osent rêver d’un monde plus juste et plus habitable.Le ministre de la Culture, Dr. Ahmed Fouad Heno, qui a présidé la cérémonie de clôture, a tenu à rappeler que « les enfants sont capables d’être de véritables partenaires dans le dialogue humain, et que l’art demeurera toujours une langue commune qui unit les peuples et transcende les frontières ». Un message vibrant, à la hauteur des quelque 300 œuvres présentées, où la jeunesse du monde a exprimé sa vision des changements climatiques à travers des formes d’une sincérité désarmante.Les récompenses ont distingué des talents venus d’Égypte, du monde arabe, mais aussi d’Europe et d’Asie. Des enfants de six à dix-huit ans, y compris des jeunes artistes en situation de handicap, ont été célébrés pour leurs créations. Derrière chaque nom annoncé, il y avait une histoire, un rêve, une voix qui s’affirmait.Le ministre a souligné que ce biennal n’était pas seulement une exposition de dessins, mais un espace de dialogue entre les cultures et les générations, une preuve éclatante que l’art n’a ni âge, ni limites, ni frontières. « L’art des enfants, a-t-il confié, est plus pur et plus vrai que celui des adultes, car il ne triche pas avec la vie. »Déjà, l’horizon s’élargit : la quatrième édition se prépare avec une ambition nouvelle – donner une place encore plus importante aux enfants porteurs de handicaps et ouvrir la scène à davantage de jeunes créateurs du monde entier. Des ateliers et des formations verront le jour dès maintenant, confirmant la vocation du Caire à se placer au cœur des échanges artistiques mondiaux.Le commissaire de l’événement, Dr. Walid Qanoush, a pour sa part salué la diversité des styles et des sensibilités réunis cette année : « Les œuvres, par leur spontanéité et leur symbolisme, ont livré des messages universels sur les inquiétudes et les rêves liés à l’avenir de la planète. » Pour lui, ce biennale a constitué bien plus qu’une compétition : un terrain fertile où les enfants ont appris à regarder le monde autrement, et à dialoguer par les couleurs plutôt que par les mots.Des visages rieurs, des mains tachées de peinture, des regards lumineux : c’est ainsi que s’est refermé ce rendez-vous artistique singulier, où la candeur s’est faite prophétique. Car à travers ces œuvres enfantines, c’est peut-être l’avenir lui-même qui a trouvé sa plus belle signature.