En marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre égyptien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Égyptiens de l’étranger, Dr Badr Abdel-Aati, a rencontré mardi Antonio Tajani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’Italie.
Le chef de la diplomatie égyptienne a salué la solidité des relations entre Le Caire et Rome, insistant sur leur importance face aux évolutions régionales et internationales, notamment dans l’espace méditerranéen. Abdel-Aati a exprimé la volonté de développer ces liens et de relancer le Conseil d’affaires égypto-italien, afin de renforcer la coopération économique, commerciale et d’investissement. Il a par ailleurs souligné l’importance de la collaboration dans le domaine énergétique, évoquant la perspective d’un projet de connexion électrique entre les deux pays, ainsi que le rôle crucial joué par les entreprises italiennes dans le secteur du gaz naturel.
La question migratoire a également été au cœur des discussions. Le ministre égyptien a rappelé la coopération exemplaire entre les deux pays en matière de lutte contre la migration irrégulière, insistant sur une approche globale intégrant les dimensions sociales et de développement. Il s’est félicité de la signature d’un mémorandum d’entente sur l’emploi décent et la mobilité des travailleurs égyptiens, tout en appelant à un soutien accru de l’Italie au sein de l’Union européenne, compte tenu des charges considérables assumées par l’Égypte en matière d’accueil des migrants et réfugiés.
Abdel-Aati a également présenté la candidature de Dr Khaled El-Anany au poste de directeur général de l’UNESCO, rappelant le large appui déjà obtenu. Il a souligné que la vision du candidat égyptien repose sur la culture comme moteur d’avenir et vecteur de paix et de compréhension entre les peuples, et a exprimé l’espoir d’un soutien continu de la part de l’Italie.
Sur le plan régional, la question palestinienne a occupé une place majeure. Abdel-Aati a détaillé les efforts égyptiens pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et dénoncé la gravité de la situation humanitaire dans l’enclave, appelant l’Union européenne à accroître sa pression sur Israël afin de permettre l’entrée de l’aide humanitaire et de mettre fin aux violations en Cisjordanie. Il a rejeté toute idée de déplacement forcé de la population palestinienne, réaffirmant le droit du peuple à établir un État indépendant sur les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Le ministre s’est félicité des reconnaissances récentes de l’État de Palestine par plusieurs pays européens et occidentaux, appelant à élargir ce mouvement comme unique voie pour la stabilité régionale.
Enfin, la situation en Libye a été abordée. Abdel-Aati a insisté sur la nécessité de relancer le processus politique en garantissant son appropriation par les Libyens eux-mêmes, de tenir des élections présidentielle et législatives simultanées dès que possible, et de retirer toutes les forces étrangères et mercenaires présents dans le pays, afin de répondre aux aspirations du peuple libyen à la stabilité et à la souveraineté.





