Sous le ciel du Caire, les rires et les pas d’enfants ont résonné hier soir sur la scène à ciel ouvert du théâtre Al-Hanager. Dans le cadre de la neuvième édition du Festival international Ouladna des arts pour les personnes à besoins spécifiques, la troupe des enfants de Port-Saïd pour les arts populaires a fait chavirer les cœurs par un spectacle vibrant de couleurs, de rythmes et de ferveur.Portant en eux la mémoire des quais et des ruelles de leur ville, ces jeunes interprètes, guidés par le chorégraphe Mohamed El-Achri, ont livré des tableaux chorégraphiques inspirés du folklore égyptien : Ihna el-Borsaidia, Misr Betkabar, ou encore Risalat Salam — autant d’instants suspendus qui ont invité le public au voyage, entre nostalgie et espérance.Le spectacle, auquel a assisté l’ancienne ministre de la Culture, Dr Nevine El-Kilani, entourée de figures intellectuelles et artistiques, s’est déroulé dans une atmosphère de fête et de communion, fidèle au slogan choisi cette année : « Colorons-la de joie ».Depuis sa création, Ouladna s’impose comme une ode à la différence, un carrefour où se rencontrent les talents singuliers venus des quatre coins du monde. Cinéma, théâtre, poésie, musique, chant, danse : autant de disciplines où brillent les étoiles que l’on ne veut plus invisibles. Pour cette neuvième édition, pas moins de 53 pays arabes et étrangers se sont unis pour célébrer l’art au-delà des limites du corps, avec le soutien de plusieurs ministères et institutions culturelles.Demain, le rideau tombera sur cette fête de la vie et du talent, lors d’une cérémonie de clôture au petit théâtre de l’Opéra du Caire. Mais déjà, l’écho des pas des enfants de Port-Saïd résonne comme une promesse : celle d’un avenir où la joie et la beauté n’ont pas de frontières.