Un énorme phénomène tectonique se déroule actuellement à l’est de l’Afrique. Le continent est en train de se déchirer en deux. Ce processus s’appelle le « rifting ». Il a lieu à travers la formation d’un long fossé d’effondrement.
Il s’agit du rift est-africain, une succession de vallées spectaculaires sur 3 500 kilomètres, affectant le paysage éthiopien, kényen, ougandais et malawien. Outre les failles qui témoignent d’une importante extension tectonique de la croûte continentale, le rift est également le lieu d’une intense activité volcanique.
Le fait que les continents se déchirent et se séparent est un processus qui a lieu sur Terre depuis des milliards d’années et a sans cesse modifié le paysage terrestre. Pourtant, les causes exactes de la formation de ce rift sont encore mal comprises. L’activité volcanique et l’extension tectonique sont-ils produits par des processus « peu profonds » ? Ou sont-ils en lien avec la remontée d’un vaste panache de matériel chaud provenant des profondeurs du manteau terrestre ?
Ces deux hypothèses sont actuellement très discutées. Afin d’y voir plus clair, une équipe de chercheurs a donc eu l’idée de s’intéresser à la composition chimique des gaz provenant d’un champ géothermique situé dans la vallée du Rift au Kenya, rapporte Futura.
L’analyse de haute précision de ces gaz brûlants s’échappant des entrailles de la Terre a premièrement révélé qu’ils provenaient d’une source très profonde dans le manteau. La composition des gaz serait d’ailleurs identique à celle des gaz contenus dans les roches volcaniques émises en mer Rouge (au nord) et au Malawi (au sud). Une signature commune sur une très grande distance qui soutient l’hypothèse de la présence d’un super-panache enraciné à l’interface noyau-manteau.
Cette source unique et profonde influencerait l’activité volcanique de toute la région et serait le moteur de la séparation des plaques en cours.