Restauration du Ramesseum et de la tombe de Thoutmosis II
Le Conseil suprême des Antiquités poursuit deux chantiers archéologiques majeurs à Louxor : la restauration du premier pylône du temple du Ramesseum, endommagé depuis l’Antiquité, et la conservation de la tombe récemment découverte du roi Thoutmosis II. Ces travaux, menés en coopération internationale, visent à redonner à ces monuments pharaoniques leur éclat d’origine et à enrichir la compréhension de l’histoire égyptienne.
Dans le cadre du suivi régulier des projets archéologiques menés dans les musées et sites à travers l’Égypte, le Dr Mohamed Ismaïl Khaled, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités, a effectué une visite d’inspection sur plusieurs chantiers en cours à Louxor.


Il s’est d’abord rendu au projet de restauration du premier pylône du temple du Ramesseum, conduit par la mission égyptienne du secteur de la conservation et de l’enregistrement des antiquités en coopération avec l’Université nationale coréenne du patrimoine, et financé par l’Autorité du patrimoine de Corée du Sud. La tournée a également porté sur les travaux de conservation de la tombe du roi Thoutmosis II, découverte en février dernier dans la vallée occidentale de Thèbes par une mission égypto-britannique.
Au Ramesseum, les travaux visent à identifier et récupérer les blocs de pierre effondrés lors du séisme dévastateur de 27 av. J.-C. Le secrétaire général a inspecté les zones de fouilles, les sites de stockage et d’étude des blocs monumentaux, et a reçu des explications détaillées du Dr Hecham el-Laïthi, chef du secteur de conservation et responsable de la mission égyptienne. Celui-ci a présenté les différentes étapes du projet, entamé au second semestre 2023.
Dr Khaled a salué les avancées réalisées, insistant sur l’importance d’un enregistrement scientifique précis de chaque bloc afin de permettre la reconstruction du pylône, restituant ainsi l’entrée monumentale du temple de Ramsès II telle qu’elle était à l’origine, et non plus par la porte nord utilisée actuellement par les visiteurs.
Il a rappelé que ce projet s’inscrivait dans la stratégie du ministère du Tourisme et des Antiquités visant à protéger le patrimoine, à améliorer les services offerts aux visiteurs et à renforcer l’attractivité du tourisme culturel.
De son côté, Dr el-Laïthi a précisé que les deux premières phases avaient permis de mener les études nécessaires et de procéder à la numérisation 3D d’une grande partie des blocs. Un espace dédié à la restauration des éléments architecturaux est en cours d’aménagement. L’équipe égypto-coréenne a par ailleurs découvert de nouveaux blocs ensevelis depuis le séisme, constituant des preuves précieuses pour la restauration et enrichissant les recherches académiques sur l’architecture de l’époque ramesside.
Le Ramesseum, haut lieu de mémoire, est considéré comme une véritable chronique de l’époque de Ramsès II. Ses murs retracent la bataille de Qadesh, ainsi que des rituels religieux et funéraires. Le temple impressionne aussi par ses colonnes massives et ses statues monumentales, dont l’une, représentant Ramsès II assis, mesure plus de 17 mètres et pèse près de 1 000 tonnes.
La visite s’est poursuivie dans la vallée occidentale, où les archéologues explorent la tombe récemment découverte de Thoutmosis II, dernière sépulture royale manquante de la XVIIIᵉ dynastie. Les fouilles ont révélé une cachette rituelle contenant trois vases en faïence et en albâtre ainsi que le squelette d’un jeune bovidé. L’un des récipients en albâtre porte une inscription hiéroglyphique mentionnant que la reine Hatchepsout fit aménager une tombe pour son frère et époux Thoutmosis II à cet endroit.
La mission égypto-britannique poursuit les fouilles et les recherches pour mettre au jour d’autres tombes potentielles dans cette zone encore peu explorée. Le Dr Khaled a insisté sur la nécessité de poursuivre les travaux de restauration et d’excavation pour révéler davantage de secrets sur cette partie de la nécropole thébaine.
Le secrétaire général était accompagné lors de sa visite par plusieurs hauts responsables du Conseil suprême des Antiquités, ainsi que par les chefs de missions coréenne et britannique, des inspecteurs de la région de Gourna et des restaurateurs.