Le Caire a accueilli dimanche 2 novembre une session du dialogue stratégique entre l’Égypte et les États-Unis consacrée aux enjeux africains. Les discussions ont été coprésidées par le Dr Badr Abdel-Aati, ministre égyptien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Affaires des Égyptiens à l’étranger, et M. Massad Boulos, conseiller principal du président américain pour les affaires arabes et africaines, en présence de M. Michael Regis, sous-secrétaire d’État américain à la gestion et aux ressources.
Un partenariat stratégique au service de la stabilité régionale
Les consultations ont porté sur plusieurs dossiers brûlants : les évolutions au Soudan et en Libye, la région des Grands Lacs, le Sahel et la Corne de l’Afrique, ainsi que la sécurité hydrique de l’Égypte. Selon le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, l’ambassadeur Tamim Khallaf, les deux parties ont salué le partenariat stratégique privilégié qui unit Le Caire et Washington, soulignant qu’il constitue un pilier fondamental pour la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique.
Le ministre Abdel-Aati a rendu hommage au rôle du président américain Donald Trump dans l’arrêt de la guerre à Gaza, exprimant l’espoir que Washington poursuivra ses efforts pour mettre fin aux conflits à travers le monde, notamment sur le continent africain. Il a mis en avant les atouts égyptiens, tels que l’Agence égyptienne de partenariat pour le développement et le Centre international du Caire pour le règlement des conflits, plaidant pour un partenariat tripartite égypto-américain en Afrique.
Soudan : appel à une trêve humanitaire urgente
Sur le dossier soudanais, le ministre égyptien a réaffirmé le soutien indéfectible de son pays à l’unité et à la stabilité du Soudan. Il a insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts au sein du mécanisme quadrilatéral pour parvenir à un cessez-le-feu complet et lancer un processus politique inclusif. Le Dr Abdel-Aati a appelé à augmenter massivement l’aide humanitaire et à créer des corridors permettant sa distribution, alors que la situation se détériore dramatiquement sur le terrain. Il a fermement condamné les violations flagrantes commises récemment à El-Fasher.
Libye : priorité à une solution nationale
Concernant la Libye, l’Égypte maintient sa position en faveur de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, rejetant toute ingérence extérieure ou présence militaire étrangère. Le ministre a plaidé pour une solution libyenne globale respectant la souveraineté nationale, l’organisation d’élections présidentielles et législatives simultanées dans les meilleurs délais, et le retrait de toutes les forces étrangères et mercenaires.
Grands Lacs, Sahel et Corne de l’Afrique : engagement égyptien
Pour la région des Grands Lacs, l’Égypte s’est dite prête à mobiliser son expertise pour faciliter la mise en œuvre de l’accord de paix de Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, prévu en juin 2025. Le ministre a rappelé le leadership du président égyptien sur le dossier de la reconstruction post-conflit en Afrique.
Sur le Sahel, le Dr Abdel-Aati a plaidé pour une approche globale contre le terrorisme, combinant sécurité, développement et lutte contre l’extrémisme. Il a évoqué sa récente tournée dans la région en juillet et la table ronde organisée lors du cinquième Forum d’Assouan pour la paix et le développement durable en octobre.
Sécurité hydrique : ligne rouge pour l’Égypte
Le ministre a martelé que le Nil représente “l’artère vitale du peuple égyptien”. Il a insisté sur le respect du droit international, notamment les principes de non-nuisance, de notification préalable et de consultation, rejetant catégoriquement toute mesure unilatérale dans le bassin du Nil oriental. L’Égypte, a-t-il averti, “suivra de près les développements et prendra toutes les mesures garanties par la Charte des Nations unies et le droit international pour protéger sa sécurité hydrique”.
De son côté, M. Massad Boulos a salué le rôle central de l’Égypte dans la promotion de la sécurité et de la stabilité en Afrique et au Moyen-Orient, réaffirmant la volonté américaine de renforcer la coordination avec Le Caire pour servir leurs intérêts communs.





