Par Yasser Abdallah
La ministre de la Solidarité sociale,Maya Morsi, a pris part à une séance intitulée «Protection des familles en temps de guerre et de conflit : politiques et interventions programmatiques », organisée dans le cadre du deuxième Sommet mondial pour le développement social, qui se tient du 4 au 6 novembre au Centre national des conférences du Qatar à Doha.
En réponse à une question sur la transition des États de l’aide humanitaire à court terme vers des programmes de relèvement à long terme centrés sur la famille, qui favorisent la cohésion sociale et la reconstruction des systèmes de protection, la ministre a expliqué que le passage de la gestion de crises prolongées à un véritable relèvement exige un changement radical de mentalité.
L’aide humanitaire à court terme fournit ce dont les citoyens ont besoin pour survivre — nourriture, abris, médicaments — tandis que le relèvement à long terme vise à reconstruire le fonctionnement des communautés : comment les familles gagnent leur vie, élèvent leurs enfants et s’autogèrent.
La ministre a souligné qu’à l’échelle mondiale, la détérioration des structures familiales résulte souvent des pressions cumulées vécues par les déplacés au fil de leur vie — avant ou après la migration — ainsi que de la perte de liens familiaux.
Elle a insisté sur le fait que le cas égyptien est très particulier, l’Égypte ayant accueilli plus de 10 millions de personnes réfugiées, migrantes ou déplacées à cause de guerres et de conflits, leur offrant soutien et hospitalité.
La ministre a présenté plusieurs exemples de programmes égyptiens centrés sur la famille, tels que l’aide d’urgence et les soins immédiats.
Le Croissant-Rouge égyptien a mis en place des points de services humanitaires le long de la frontière égypto-soudanaise en réponse à la crise au Soudan.
La ministre a rappelé que nombre de migrants perdent contact avec leurs proches durant leur parcours migratoire.
Le Croissant-Rouge égyptien met donc en œuvre un vaste programme de rétablissement des liens familiaux à travers des appels téléphoniques, une communication en ligne, des messages manuscrits et un suivi officiel des personnes disparues, afin de reconnecter les familles séparées, qu’elles se trouvent en Égypte ou ailleurs.
Maya Morsi a précisé que l’action de l’Égypte ne se limite pas aux migrants et déplacés étrangers, mais s’étend aussi aux familles palestiniennes de Gaza déplacées de force ou évacuées médicalement vers l’Égypte.
Ces familles ont bénéficié d’un accompagnement médical, psychologique et social, ainsi que d’espaces adaptés aux enfants dans les hôpitaux et abris temporaires.
Elle a cité les paroles répétées des familles : «Quand retournerons-nous à Gaza ? », rappelant que le déplacement forcé constitue une tentative d’effacement de la cause palestinienne — une ligne rouge pour l’Égypte.





