Au XIXe siècle, la dahabieh représentait l’un des moyens de transport les plus raffinés et les plus emblématiques d’Égypte. Utilisée principalement pour le tourisme sur le Nil, notamment sur le trajet entre Louxor et Assouan, elle incarnait à la fois le luxe, la sérénité et le charme d’un voyage hors du temps. Cette embarcation en bois de taille moyenne, dotée de voiles gracieuses, glissait paisiblement sur les eaux du fleuve sacré. Son nom, issu du mot arabe “dahab” signifiant or, évoquait à la fois l’éclat doré de certaines décorations et le prestige de la traversée, réservée à une clientèle distinguée. Plus intime que les grands paquebots ou les hôtels flottants, la dahabieh offrait une expérience exclusive et personnalisée. Elle séduisait aussi bien les voyageurs européens, les archéologues et les orientalistes venus explorer les mystères de l’Égypte ancienne, que l’aristocratie égyptienne en quête de loisirs et de culture. Le voyage en dahabieh durait plusieurs jours, permettant aux passagers de faire escale dans les temples et les sites archéologiques qui jalonnent les rives du Nil. Chaque étape devenait alors une rencontre privilégiée avec l’histoire, la nature et la lumière intemporelle de l’Égypte pharaonique.





