Dans le cadre de la campagne « 16 jours d’activités contre les violences faites aux femmes », le Comité des femmes rurales a organisé une rencontre sur le thème « Femmes rurales et violences électroniques : de la prévention à l’autonomisation », en présence d’experts et de spécialistes de premier plan.

L’événement a réuni Dr Nermine El-Kahky, maître assistante à l’Académie arabe et membre du Comité de la recherche scientifique, représentant Dr Dalia Younes ; le général Mahmoud El-Rachidy, ancien assistant du ministre de l’Intérieur pour l’information et la lutte contre la cybercriminalité ; Mme Amira Said Arafa, directrice de l’initiative “Qodwa Tech” au ministère des Communications et des Technologies de l’information ; Dr Hanan Makram Farag, professeure en sociologie rurale au Centre de recherche agricole ; le conseiller Amr Nasser Tahoun, président de la Cour pénale de Minya ;  Dr Aqila Rafaat, membre du Comité des femmes rurales ; et Mme Mona Salem, coordinatrice nationale de l’unité de lutte contre la violence au Conseil national des femmes.

Mme Mona Salem a présenté les activités de l’Unité de lutte contre les violences faites aux femmes, soulignant son rôle dans les universités depuis 2016, avec désormais 49 unités dans 23 gouvernorats pour soutenir les étudiants et étudiantes. Elle a également décrit le rôle des Unités Femme sûre, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population, présentes dans les hôpitaux universitaires pour fournir soins médicaux et soutien psychologique aux survivantes, ainsi que les programmes d’autonomisation économique des femmes victimes de violences dans 8 gouvernorats, et les campagnes de sensibilisation contre les mutilations génitales féminines en partenariat avec le Conseil national de l’enfance et de la maternité.

Dr Nermine El-Kahky a expliqué la notion de chantage électronique, en le qualifiant de crime numérique menaçant particulièrement les femmes et les filles, en présentant des exemples concrets de cas traités et des méthodes de prévention, et a encouragé les filles à affronter le chantage numérique avec confiance.

Le général Mahmoud El-Rachidy a souligné que les réseaux sociaux sont devenus un terrain propice à de nombreux comportements négatifs, du harcèlement à l’incitation, en passant par le chantage et la diffusion d’idées extrémistes. Il a insisté sur l’importance de moderniser le cadre légal pour protéger les femmes et de sensibiliser à la sécurité numérique.

Dr Amira Said a présenté l’initiative “Qodwa Tech”, visant à renforcer les compétences numériques des femmes égyptiennes, à développer leurs capacités en entrepreneuriat, notamment dans les projets artisanaux et traditionnels, et à fournir un contenu de formation moderne et gratuit adapté au marché numérique, tout en mettant en garde contre les risques numériques. Elle a également évoqué l’utilisation positive de l’intelligence artificielle pour aider les femmes entrepreneures à concevoir leurs produits et créer du contenu visuel.

La Dr Hanan Makram Farag a abordé la complexité des relations sociales dans les zones rurales et l’impact du cyberharcèlement sur les femmes rurales, présentant une feuille de route pour l’autonomisation numérique en trois étapes : sensibilisation et préparation, construction institutionnelle, durabilité et expansion, avec des recommandations pour lutter contre les violences numériques.

Le conseiller Amr Nasser Tahoun a insisté sur la nécessité de coopérer entre toutes les institutions de l’État pour combattre la cyberviolence, soulignant que l’autonomisation économique contribue à protéger les femmes contre les violences.

Les recommandations finales comprenaient :

• Sensibiliser aux risques liés au partage de photos privées et organiser des ateliers sur la sécurité numérique.
• Intégrer les notions de sécurité numérique dans les programmes d’alphabétisation.
• Renforcer la législation et criminaliser toutes les formes de violence en ligne contre les femmes, avec une application effective en milieu rural.
• Faciliter les procédures de signalement et offrir un soutien juridique gratuit aux victimes.
• Former les agents locaux à recevoir les signalements numériques et à protéger les données des femmes.
• Renforcer la coopération entre pouvoirs publics, société civile et associations locales.
• Créer des centres ou unités de soutien psychologique et social pour les femmes victimes de violences numériques.
• Soutenir les programmes d’autonomisation économique numérique et faciliter l’accès à l’éducation et au travail à distance.
• Collaborer avec les plateformes sociales pour fermer les comptes abusifs.