Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu’elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.
Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions “positives” à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d’éloigner “le spectre d’une deuxième guerre” au Liban.
“Il n’y a pas d’autre option que la négociation”, a-t-il ajouté.
L’armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.
Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l’AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.
Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu’il n’y avait “que des civils” dans la zone. “Quant aux dégâts, il n’y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc”, a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a de son côté indiqué avoir “frappé plusieurs lieux de stockage d’armes appartenant au Hezbollah”. Ils se trouvaient “au coeur de la population civile”, a-t-elle affirmé, parlant d’un “nouvel exemple du cynisme” du mouvement islamiste.
Peu avant, elle avait prévenu via son porte-parole en langue arabe des bombardements visant à “contrer” les “tentatives illégales” du Hezbollah “de rétablir ses activités dans la région”. Et appelé, cartes à l’appui, les riverains de deux bâtiments de Jbaa et Mahrouna à s’en éloigner.
Les bombardements surviennent au lendemain d’une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, dans le cadre de l’organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an après une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.
Jusqu’à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n’ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l’organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l’ONU.
“Nous sommes pleinement engagés à ce que ce mécanisme reste le cadre pour favoriser la désescalade et permettre un retour durable à la stabilité dans la région”, a commenté jeudi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères français.





