Dans l’atmosphère feutrée de la galerie Di à Mohandessin, l’artiste plasticienne, critique d’art et chercheuse Shaimaa Mahmoud Raheem a inauguré son nouveau voyage pictural : “Visages familiers”.
L’événement a rassemblé un public dense et vibrant, parmi lequel figuraient le comédien Mohie Ismail, le penseur Saïd Tawfiq, le critique Mohamed Bahgat, ainsi que le journaliste Ashraf Gharib, venus saluer une artiste dont le langage visuel ne cesse de s’affirmer.
Le visage comme territoire de vérité
Depuis plusieurs années, Shaimaa Mahmoud Raheem construit patiemment une œuvre centrée sur le visage humain, qu’elle explore non comme simple forme, mais comme espace chargé d’émotions, de mémoires et de résonances intérieures.
Après avoir longuement travaillé sur les expressions authentiques de ses modèles, elle franchit ici une nouvelle étape : “Visages familiers” mêle subtilement les traits réels de ses sujets à ceux de personnages publics et de célébrités.
Non pour jouer sur la ressemblance, mais pour sonder les couches invisibles qui composent l’identité, et questionner la frontière entre intimité et image publique.
Le visage devient alors un miroir stratifié, où se superposent l’histoire personnelle, le mythe, le souvenir et le symbole.
Un art hybride : Entre pop art et ornements orientaux
L’univers plastique de Shaimaa Mahmoud Raheem s’étend entre deux pôles esthétiques :
· l’énergie et l’iconicité du pop art,
· la délicatesse des motifs orientaux, qui confèrent à ses œuvres une profondeur culturelle et un charme singulier.
Elle ne se contente pas de représenter des figures célèbres : elle les réinterprète.
Ainsi apparaissent, réinventés par son pinceau, Adel Emam, Yehia El-Fakharany, Yousra, Nelly Karim, Ahmed El-Sakka, Abla Kamel, Laila Eloui, Sherine Abdel-Wahab, Ghada Abdel-Razek et d’autres encore.
Dépouillées de l’éclat artificiel de leur notoriété, ces icônes deviennent étonnamment proches, presque vulnérables.
“Mémoires” : La jeunesse comme récit fragmenté
Une seconde série, intitulée “Mémoires”, enrichit le parcours de l’exposition.
Shaimaa Mahmoud Raheem y esquisse des visages jeunes, réunis dans des compositions serrées qui suggèrent des histoires minuscules : amitié fragile, curiosité nouvelle, rêves en germination ou besoin urgent de créer un refuge intérieur.
Ici, la ligne devient plus douce, le geste plus libre, comme si l’artiste offrait une pause à une génération encore en quête d’elle-même.
Un parcours artistique solidement établi
Docteure en arts plastiques de la Faculté des Beaux-Arts, Shaimaa Mahmoud Raheem s’est imposée au fil des années comme artiste visuelle, critique d’art et participante active de résidences et d’ateliers internationaux.
Elle a reçu plusieurs distinctions majeures, dont la bourse d’excellence de l’Académie d’Égypte à Rome, diverses récompenses de la Fondation Farouk Hosny, ainsi que le prix de dessin du concours Ibdâa’at-hunna.
Ses œuvres figurent aujourd’hui dans des collections privées en Égypte et à l’étranger.
Un hommage aux visages qui nous habitent
Avec “Visages familiers”, Shaimaa Mahmoud Raheem ne se limite pas à exposer des portraits.
Elle propose une méditation sur ce que nous reconnaissons dans les autres, et peut-être aussi sur ce que nous tentons d’oublier ou de préserver en nous-mêmes.
L’exposition est ouverte au public jusqu’au 6 décembre.





