Les « local brands » égyptiennes dans le secteur de l’habillement connaissent une large diffusion et suscitent un intérêt croissant auprès des jeunes. Elles proposent des alternatives de haute qualité à des prix compétitifs face aux marques internationales, en s’appuyant sur l’utilisation du coton égyptien d’excellente qualité et sur le renforcement du contenu local. Cette dynamique contribue au soutien de l’économie nationale et à la valorisation de l’identité égyptienne, tandis que les jeunes s’orientent vers ces marques à la recherche d’authenticité, de diversité et de produits conçus et fabriqués en Égypte.
La diffusion et la croissance des local brands égyptiennes
Une alternative aux marques mondiales : Ces marques offrent une qualité élevée et des designs modernes, ce qui en fait de sérieux concurrents des marques étrangères, notamment dans un contexte de hausse des prix internationaux.
Le recours aux matières premières locales : L’Égypte est connue par son coton de très haute qualité, ce qui confère aux local brands un avantage compétitif dans la fabrication de vêtements confortables et durables.
Création d’emplois et soutien à l’économie : Le développement de ces marques génère des emplois dans le secteur industriel, renforce l’intégration locale de la production et réduit la dépendance aux importations.
Augmentation du nombre d’usines : L’industrie égyptienne du prêt-à-porter a connu une hausse du nombre d’unités de production, reflétant la vitalité du secteur et sa capacité à répondre à une demande croissante.
La recherche de distinction et d’authenticité : Les jeunes privilégient des produits qui reflètent leur identité culturelle et se distinguent des articles standardisés des grandes marques.
Qualité et prix : Les local brands offrent un équilibre optimal entre qualité élevée et prix abordable, ce qui en fait un choix à la fois économique et pratique.
Marketing numérique et communication directe : Les plateformes digitales et les réseaux sociaux ont facilité l’accès de ces marques au public jeune et ont permis la création de communautés virtuelles qui les soutiennent.
Soutien aux produits nationaux : On observe une prise de conscience croissante chez les jeunes quant à l’importance de soutenir l’industrie égyptienne et d’encourager les entrepreneurs locaux.
Défis et opportunités
Défis : Certaines marques peuvent rencontrer des difficultés liées à l’expansion, à l’accroissement de leur notoriété et à la concurrence des grandes marques internationales.
L’orientation des jeunes vers les local brands
Opportunités : Les perspectives résident dans la poursuite de l’amélioration de la qualité, l’innovation en matière de design, l’exploitation du soutien gouvernemental et des initiatives en faveur de l’industrie locale, ainsi que l’ouverture vers les marchés extérieurs.
Un bon historique des exportations de vêtements prêts-à-porter
Sur le même volet, les exportations égyptiennes de vêtements prêts-à-porter ont réalisé un bond historique sur la période allant de janvier à octobre 2025, atteignant 2,8 milliards de dollars, soit une croissance de 22 % par rapport aux 2,3 milliards de dollars enregistrés durant la même période de l’année précédente, selon le rapport mensuel du Conseil d’exportation des vêtements prêts-à-porter.
L’ingénieur Fadel Marzouk, président du Conseil, a précisé que les usines égyptiennes ont représenté 63 % de la structure totale des exportations au cours de l’année. Il a souligné que cette forte progression est le résultat des expansions d’investissements réalisées ces dernières années, ainsi que du soutien gouvernemental apporté par les ministères de l’Industrie, des Finances et de l’Investissement, ce qui a renforcé les capacités de production et les lignes de fabrication.
M. Marzouk a également indiqué que le secteur a atteint son pic de croissance en février dernier, avec un taux dépassant 30 %, tandis que le seul mois d’octobre a enregistré des exportations de 282 millions de dollars, en hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Il a enfin révélé que le Conseil vise une croissance d’au moins 30 % en 2026, afin de dépasser le seuil des 4 milliards de dollars, avec une stratégie axée sur les marchés arabes et européens, en plus des marchés américain et turc.
Un secteur en pleine dynamique d’investissement
Il est à noter que le secteur du prêt-à-porter et du textile en Égypte connaît une dynamique d’investissement accélérée, marquée par un intérêt croissant des entreprises étrangères, notamment turques et chinoises, pour le transfert de leurs lignes de production vers le marché égyptien en vue de l’exportation.
Cette orientation s’inscrit également dans le cadre des évolutions internes, l’État poursuivant la mise en œuvre de grands projets dans la zone industrielle de Qantara Ouest, rattachée à la Zone économique du canal de Suez, laquelle se transforme progressivement en une plateforme industrielle et logistique prometteuses.
De son côté, Mohamed Abdel Salam, président de la Chambre de l’industrie de l’habillement au sein de la Fédération des industries égyptiennes, a révélé que, depuis le début de l’année en cours, la Chambre a reçu des demandes de renseignements émanant d’environ 60 grandes entreprises, principalement turques et chinoises, qui étudient le transfert de leurs activités de production vers l’Égypte au cours de l’année 2026.
Il a précisé que ces entreprises, classées parmi les grands groupes, projettent des investissements compris entre 30 et 70 millions de dollars chacune, ce qui reflète une confiance croissante dans le climat d’investissement en Égypte. Il a estimé le volume total des investissements attendus à au moins 3 milliards de dollars.
Abdel Salam a ajouté que les deux dernières années ont vu l’arrivée sur le marché égyptien d’environ 1 000 petites et moyennes entreprises turques, dont 150 ont déjà créé des usines avec des investissements allant de 20 à 30 millions de dollars chacune, pour un total avoisinant les 3 milliards de dollars. Les autres entreprises ont, quant à elles, choisi de recourir à des lignes de production louées ou de coopérer avec des sociétés égyptiennes existantes, illustrant ainsi la diversité des modes d’entrée sur le marché égyptien.
Des raisons pour le transfert des entreprises
Abdel Salam a expliqué que cette orientation vers l’Égypte est liée à la forte hausse des coûts d’exploitation en Turquie au cours des dernières années, qu’il s’agisse des salaires de la main-d’œuvre, des prix de l’énergie ou des services de base. Ces facteurs se sont répercutés sur les prix des produits turcs et ont affaibli leur compétitivité à l’échelle mondiale. Étant donné que l’industrie de l’habillement et du textile est classée parmi les industries « migratoires », qui recherchent en permanence des sites de production moins coûteux afin de préserver leur compétitivité, il était naturel que l’Égypte devienne une destination alternative.
Dans le même contexte, Abdel Salam a indiqué que les entreprises turques cherchent à préserver un niveau d’exportations dépassant 40 milliards de dollars par an, ce qui les pousse à rechercher des environnements de production flexibles et à faible coût. Il a souligné que l’Égypte dispose d’atouts solides qui la placent en tête des choix possibles, notamment l’ampleur de son marché intérieur, son réseau d’accords commerciaux internationaux, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et à faible coût, ainsi que des terrains industriels dotés d’infrastructures adéquates.





