Le deuxième forum ministériel de partenariat Russie-Afrique s’est ouvert au Caire, sous la présidence conjointe du Dr Badr Abdel-Aati, ministre égyptien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Égyptiens de l’étranger, de M. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et de M. Tete António, ministre des Affaires étrangères de l’Angola et président en exercice de l’Union africaine. Plus de 50 pays africains étaient représentés à ce sommet au niveau ministériel, aux côtés de représentants de plusieurs organisations régionales et continentales.
Lors de la séance inaugurale, le ministre Badr Abdel-Aati a pris la parole au nom du Président Abdel-Fattah Al-Sissi, tandis que Sergueï Lavrov a prononcé un discours au nom du Président russe Vladimir Poutine. Tete António a également adressé un message au nom de l’Union africaine.
Dans son allocution, le ministre égyptien a exprimé la fierté de l’Égypte pour le partenariat africain-russe, initié sous la présidence égyptienne de l’Union africaine en 2019 avec la tenue du premier sommet à Sotchi. Il a souligné que cette rencontre ministérielle marque la continuité et le renforcement des relations Afrique-Russie, dans la lignée des deux précédents sommets de Sotchi (2019) et Saint-Pétersbourg (2023). Le forum constitue une étape concrète vers la mise en œuvre du plan d’action 2023-2026 et offre une opportunité de dialogue constructif pour préparer le plan d’action 2026-2029, qui sera adopté lors du troisième sommet Afrique-Russie, afin de servir les intérêts communs et de promouvoir la sécurité, le développement et la stabilité en Afrique.
Le Dr Abdel-Aati a également insisté sur la nécessité de réformer le système international selon des principes de justice et d’équilibre, en reflétant la véritable diversité mondiale plutôt que les déséquilibres hérités du passé. Il a souligné que la voix de l’Afrique, avec son poids démographique, économique et politique, doit être entendue dans les décisions internationales majeures, en particulier dans les structures de financement et dans le cadre de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, conformément aux accords d’Oslo et à la Déclaration de Syrte.
Le ministre a rappelé que le dialogue politique régulier entre l’Afrique et ses partenaires internationaux constitue la pierre angulaire du renforcement de la confiance et de la coordination sur les enjeux régionaux et mondiaux. Il a indiqué que l’Égypte considère le partenariat Afrique-Russie comme un levier stratégique pour soutenir l’agenda 2063 de l’Union africaine, notamment à travers l’activation complète de la Zone de libre-échange continentale africaine, favorisant l’intégration régionale et une croissance inclusive.
Dans le cadre de son rôle de leader en matière de reconstruction et de développement post-conflit, l’Égypte, qui héberge le Centre africain pour la reconstruction et préside le comité directeur des chefs d’État et de gouvernement du NEPAD, ainsi que le siège de l’Agence spatiale africaine et le Centre d’excellence du NEPAD pour la résilience climatique, s’engage à mobiliser les financements nécessaires pour des projets continentaux favorisant l’intégration régionale et le développement durable.
Le ministre a également exprimé la préoccupation de l’Égypte face à la montée des tensions internationales, à l’augmentation des conflits armés et aux menaces terroristes dans certaines régions d’Afrique, soulignant la nécessité de résoudre les conflits pacifiquement et de rejeter toute ingérence extérieure aggravant les crises.
Sur le plan régional, le Dr Abdel-Aati a insisté sur l’importance de la coopération pour la gestion des ressources en eau transfrontalières, en particulier le Nil, qu’il a qualifié de « source de vie » pour l’Égypte, et a rappelé que l’eau doit être un instrument de coopération et de compréhension entre les peuples, et non une source de conflit.
Enfin, le ministre a réaffirmé le rôle actif de l’Égypte dans la médiation pour un cessez-le-feu à Gaza et son soutien constant à la solution à deux États selon les résolutions internationales et l’Initiative de paix arabe. Il a appelé à un engagement immédiat pour la reconstruction et l’aide humanitaire au peuple palestinien, tout en rejetant toute tentative d’imposer des solutions unilatérales ou de modifier la réalité démographique et géographique de la Palestine.





