Le dialogue de sourds s’est poursuivi jeudi entre les Etats-Unis qui redoutent désormais une attaque de l’Ukraine “dans les prochains jours” et la Russie qui balaye ces accusations, sur fond de bombardements accrus dans l’est du pays. Un vrai dialogue pourrait reprendre la semaine prochaine, lors d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie américain et russe.
Le premier, Antony Blinken, avait proposé de rencontrer son homologue Sergueï Lavrov “en Europe la semaine prochaine. Les Russes ont répondu avec des propositions de dates pour la fin de la semaine prochaine, ce que nous avons accepté, à condition qu’il n’y ait pas d’invasion russe de l’Ukraine”, a dit jeudi soir le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.
En attendant, la confrontation a pris un tour très solennel à l’ONU: Antony Blinken est venu devant le Conseil de sécurité exhorter les Russes à “abandonner la voie de la guerre”. “Toutes les indications que nous avons, c’est que (les Russes) sont prêts à entrer en Ukraine, à attaquer l’Ukraine”, avait dit auparavant le président américain Joe Biden, jugeant l’offensive possible “dans les prochains jours”. La Russie a, selon les renseignements américains, déployé plus de 150.000 soldats et leurs équipements dans le voisinage de l’Ukraine.
Moscou a pour sa part annoncé mardi et mercredi le retrait de ses troupes, images de trains chargés d’équipements à l’appui, mais sans convaincre les Occidentaux. Joe Biden a répété que la Russie prépare selon lui un prétexte, une “fausse alarme”, liée au conflit entre Kiev et des séparatistes pro-russes dans l’Est ukrainien, qui justifierait son intervention. La région du Donbass, épicentre de ce conflit qui depuis huit ans oppose les forces ukrainiennes à des combattants prorusses, a connu jeudi des échanges de tirs à l’arme lourde accrus.