Originaire de Tanta, Ibrahim Philippe a passé sa vie entre pratiquer et enseigner l’art. Cette double casquette lui a permis de valoriser l’art authentique plus que tout. Sa carrière était de professeur puis inspecteur d’art au ministère de l’Education et de l’Enseignement. Ainsi, a-t-il toujours accordé un vif intérêt à ce domaine et à sa particularité. En même temps, il a poursuivi son parcours d’artiste avec la même passion et le même amour. Tout au long de son parcours, il a veillé à tenir plusieurs expositions artistiques en Egypte ou même à l’étranger. Certains d’entre elles étaient individuelles et d’autres collectives. Entre les unes et les autres, il a laissé une véritable empreinte que son public reconnaît tout de suite et qui a un impact particulier sur les amateurs de l’art authentique et réel.
Au début, le chemin n’était pas du tout facile surtout vu ses responsabilités professionnelles, en plus, il vivait loin du Caire qui est l’épicentre la vie artistique en Egypte. Cela ne l’a pas toutefois empêché d’impressionner le public en participant pour dix ans consécutifs à une exposition générale tenue sous les auspices de l’Etat de 2004 à 2014. Puis, il a également tenu plusieurs expositions individuelles à Tanta, puis une à Mahalla Kobra. Ensuite, son activité se poursuivit au Caire avec trois expositions à l’Atelier du Caire, une exposition au syndicat des journalistes. Les portes des grandes galeries se sont ouvertes à son art très particulier comme la galerie « Daï » ou « Ramattane ». Outre sa participation à deux reprises à la Biennale de Port-Saïd.
Evidemment, il a reçu plusieurs prix à différentes occasions. En 2015, il part s’installer aux Etats-Unis et expose ces chefs d’œuvre à Orlando et Manhattan (New-York). Se livrant au Progrès Egyptien, Ibrahim Philip a dit : « Mes peintures, mes dessins et mes sketchs se sont fortement inspirés de l’environnement dans lequel j’ai vécu et j’ai grandi : l’un des quartiers populaires de Tanta. C’est ce milieu très particulier qui m’a réellement eu un impact sur mon art et qui lui a attribué sa particularité et son goût. Je reconnais également être influencé par l’art égyptien antique. En d’autres termes, j’aime utiliser les couleurs pures, les couleurs qui distinguent l’art égyptien antique. En même temps, je n’unifie pas la perspective dans un même tableau. Je peux dessiner chaque personne ou objet d’après une perspective différente. A titre d’exemple, je peux recourir à la perspective latérale pour dessiner le personnage et un autre horizontale ou verticale pour dépeindre un panier de pomme ».
« En effet, la perspective est le fait de représenter un espace en trois dimensions sur une surface en deux dimensions. Dans une perspective linéaire, le public sera plus sensible aux lignes pour déterminer le point de fuite. Il verra alors si l’artiste attire son regard sur le sujet principal ou s’il le détourne de ce sujet. Dans une perspective atmosphérique, le public peut comprendre plus facilement le choix des couleurs et l’effet produit. Dans les deux cas, il s’agit d’un choix et ce sera au public de le comprendre », a-t-il noté. Dans sa dernière exposition, Ibrahim Philip a assuré au Progrès Egyptien : « Dans ma récente exposition, le marché des pommes, j’ai cherché à tracer une symphonie musicale à travers mon art. Les pommes sont le cœur de la composition et les femmes ou les autres personnages viennent la compléter ». L’exposition tenue à la galerie Access se poursuit jusqu’au 17 août.