Par Nahed Al-Minshawi
( Al-Gomhouriya )
Nous sommes une société qui a grandi en respectant les valeurs dinterdit soit par la tradition ou la religion. Deux qualités qui donnaient à la vie un véritable goût humain. Des valeurs qui sont toujours des sources de fierté et de dignité de la personnalité égyptienne .
Aujourdhui, quant aux oulémas de notre époque, ils ont tendance à dire quune chose est acceptée ou prohibée par la religion sauf que rien nest plus clair pour nous et que nous ne comprenions plus rien. En même temps, la société connait des chapitres daccidents, dincidents ou de meurtres. Certains perdent leur avenir pour la simple raison : nous naccordons plus dintérêt à la valeur de la communication entre les membres de la famille, outre la sauvegarde des valeurs authentiques et des mœurs dantan. Parfois, nous perdons notre identité : dans le passé, on entendait la mère égyptienne dire à ses enfants : respectez les valeurs, léthique, les mœurs. Des mots qui se répétaient une dizaine de fois dans le dictionnaire des mères égyptiennes sans fatigue, ni lassitude.
Cétait peut-être linstinct qui poussait nos mères à ancrer lidée du respect de léthique ou des mœurs : elles ancraient cette idée fortement dans les esprits de leurs enfants. Une idée qui sinfiltrait dans les détails les plus méticuleux dans notre vie. Les parents nous enseignaient quil nest pas acceptable de semparer la part de nos sœurs et frères, une façon indirecte de respecter les droits dautrui. On ne disait quil nest pas toléré de jeter loreille afin d’écouter les disputes des voisins au moment de colère. Dans le passé, quand on cuisinait un plat odorant ou parfumé, par courtoisie, on devait en offrir une partie aux voisins. Avec la flambée des prix et le changement des valeurs, ce nest plus le cas.
A la dernière fête du Petit Baïram, jai préparé un plat de pâtisseries faites pour cette occasion : « des kahks, des biscuits et des petits-fours ». Jai offert ce plat à ma voisine égypto-allemande. Ses enfants navaient jamais goûté à ces pâtisseries égyptiennes : tout le monde était heureux, les enfants étaient au septième ciel, et ma voisine surprise que je me suis rappelée delle à cette occasion.
Léthique englobe plusieurs valeurs, mais elle permet avant tout de renforcer nos relations sociales et familiales. Je me rappelle encore de mon amie chrétienne « Samiha », qui était professeur de mathématiques. Quand je suis allée la voir à Port-Saïd, elle a insisté à acheter un cadeau pour mon petit-fils sachant quelle navait pas beaucoup dargent et quelle devait rembourser son prix au début du mois quand elle aura son salaire.
Je sais que la vie a beaucoup changé maintenant surtout avec la hausse des prix : jadis, la solidarité avait son impact sur la société. Nous devons tous être conscients que nous sommes liés par un même cordon ombilical et que lentraide est indispensable. De nos jours, il ne reste que linitiative « Solidarité et dignité » lancée par le président de la république qui permet dalléger la souffrance des pauvres.
Nous avons vécu une belle époque à notre enfance : une époque où la maternité était exercée avec noblesse. Une époque où la hausse des prix poussait les gens à abandonner lachat de ce qui est cher. Le respect des éthiques nous poussait à ne pas propager des rumeurs ou à porter atteinte à la réputation dautrui. Une époque où les mères conseillaient leurs enfants de respecter autrui, de ne pas tricher et de vénérer leurs professeurs.





