
Sous les voûtes lumineuses de l’Université d’Assiout, l’art s’est invité avec délicatesse et conviction le mercredi 2 juillet, révélant les élans créateurs de la jeunesse égyptienne. Le professeur Ahmed El-Menshawy, président de l’Université, a inauguré avec émotion deux expositions étudiantes organisées par la Faculté de pédagogie spécialisée : “Touchers tissés”, œuvres des étudiants de quatrième année, et “Fils de civilisation”, présentée par ceux de deuxième année.Ces expositions, coordonnées par le vice-président chargé de l’enseignement et des étudiants, le professeur Ahmed Abdel-Mawly, et la doyenne de la faculté, la professeure Yasmine El-Kahky, incarnent bien plus qu’un simple aboutissement académique. Elles sont l’expression vibrante d’une identité fièrement assumée, un hommage textile à l’héritage culturel égyptien, et une preuve éclatante que l’art, lorsqu’il est nourri par la passion et soutenu par l’institution, devient vecteur de transformation.Au cœur des deux expositions, un même fil conducteur : l’intelligence de la main au service d’une mémoire vivante. Sous la houlette de la professeure Hala Salah El-Din, cheffe du département d’éducation artistique, et de la professeure Rahab Ahmed Zaki, spécialiste du tissage manuel, les étudiants ont présenté des œuvres d’une surprenante maturité technique, teintées d’une sensibilité fine aux enjeux contemporains : durabilité, transmission, responsabilité sociale.Le président El-Menshawy n’a pas caché son admiration. Chaque pièce, a-t-il souligné, témoigne d’une conscience artistique aiguë, d’une capacité rare à transformer l’héritage en langage visuel moderne. Il a réaffirmé l’engagement de l’université à soutenir ces formes d’expression, y voyant “le socle de la conscience et de la formation du sentiment collectif”, un levier essentiel pour affirmer la culture et construire l’avenir.Le professeur Abdel-Mawly, quant à lui, a salué le niveau d’exécution, la rigueur technique et la richesse symbolique de ces créations, soulignant que l’université reste résolument engagée dans le soutien aux initiatives artistiques, creusets du goût et laboratoires de l’âme.La professeure Yasmine El-Kahky a, de son côté, exprimé sa fierté de voir l’art se déployer ainsi comme outil pédagogique, moyen d’expression identitaire et passerelle vers une éducation au développement durable, fidèle aux valeurs de la faculté.Dans “Touchers tissés”, une vingtaine de tentures et pièces textiles mêlent tissage manuel, découpage artistique et techniques mixtes. Certaines œuvres intègrent des matériaux issus de la nature – tel le palmier-dattier – affirmant une démarche éco-responsable et enracinée dans l’environnement local. Quatre expérimentations réalisées par la superviseuse du projet ponctuent le parcours, comme autant de fenêtres ouvertes sur la recherche artistique.De son côté, “Fils de civilisation” propose un foisonnement d’une cinquantaine de pièces tissées inspirées des symboles pharaoniques et du folklore égyptien. Là encore, les étudiants ont su conjuguer fidélité au patrimoine et invention contemporaine, dans une démarche de recréation qui ne cède jamais au pastiche. Le passé est ici reconvoqué non comme une relique figée, mais comme une matière vivante, à réenchanter.Ces expositions ont été rendues possibles grâce à l’implication passionnée de nombreuses enseignantes et assistantes : Marihan Mohy, Aya Salah, Sara Mahmoud pour “Touchers tissés” ; Ayat Abdel Rahim, Ayat Ahmed, Sama Osama, Alaa Abbas, Tamer Ragab, Aya Salah, Alaa Yasser et Sara Mahmoud pour “Fils de civilisation”.Deux expositions, mille promesses. À Assiout, le futur se tisse dans les ateliers des étudiants, entre les doigts et les rêves, au croisement du fil et de la flamme.