La ville préoccupe souvent les artistes, elle d’inspiration constitue une source intarissable. Amira Nasr, une jeune artiste spécialisée dans l’art graphique, fait ses premiers pas et se laisse emporter par le brouhaha de la ville dans son exposition tenue au Musée Mahmoud Mokhtar.
En effet, Dr Salah Al-Méligui l’a inaugurée en présence d’une pléiade d’artistes et de critiques. Tenue sous le thème « Encombrement du lieu », l’exposition d’Amira Nasr a traité un sujet épineux : le toktok. La jeune artiste l’a transformé via son art en un insecte légendaire qui dévore tout autour de lui, ravageant aussi bien les êtres humains que les plantes.
Le tok-tok qui se prend pour un vainqueur. L’artiste s’est exprimée autour de son exposition en expliquant son propre choix : «Le tok-tok est devenu un phénomène répandu dans la rue égyptienne qui mérite d’être étudié et mis en lumière. Il est devenu effrayant et une source d’inquiétude, les ouvriers à la recherche d’un profit rapide optent pour le métier de conducteurs de tok-tok, cela a nui à la présence d’ouvriers qualifiés et a créé une catégorie de paresseux à la recherche de gains rapides ». L’exposition a mis du temps pour sa préparation d’autant plus que l’objectif était de satisfaire les amateurs d’art graphique. Et il faut reconnaître que le thème n’était pas facile à aborder. Interrogés au sujet de l’exposition plusieurs critiques ont fait l’éloge des premiers pas de la jeune artiste.
Dr Al-Méligui, ancien chef du secteur des Arts plastiques, a dit : « Amira Nasr dispose d’une vision visuelle distincte à travers l’impression de la surface du linoléum, dans laquelle les lignes et les espaces varient et se reproduisent pour dépeindre le tok-tok comme un être sauvage qui se transforme en insecte qui se reproduit et se propage pour dévorer toutes les civilisations dans un mépris flagrant de toutes les valeurs et disciplines dans la rue ». Le grand artiste Yasser Geissa a exprimé son intérêt pour l’exposition et son admiration pour les peintures, la façon dont elles sont imprimées, et la capacité de l’artiste à exprimer et formuler ses idées… Aussi, le professeur Chérif Gad, le directeur culturel du Centre culturel russe, a loué les œuvres et les a considérées comme un cri face à la laideur. Et Gad de renchérir que l’artiste a su faire passer un message éloquent en guise de soutien à la beauté et à la civilisation. Bref, l’artiste prometteuse s’intéresse à l’art graphique et fait ses premiers pas sur le chemin et estime que l’art graphique occupe une place importante dans les réalisations artistiques.
Quant à ses mentors ou ceux qui l’ont inspirée, elle a affirmé aimer beaucoup d’artistes égyptiens contemporains, dont Dr Ahmed Nawwar, Dr Salah El-Méligui et Dr Tarek Massaad. Cette exposition qui se tient jusqu’au 9 avril constitue un premier pas réussi d’une jeune artiste qui a déjà montré sa capacité à réussir.