Le gouvernement américain redoute un appel d’air migratoire avec la fin cette semaine du « Title 42 », un dispositif qui permettait l’expulsion sans délai des migrants vers le Mexique, rapporte BFM TV La situation va être « chaotique pendant un moment », selon Joe Biden. Les autorités américaines redoutent un appel d’air à la frontière sud des États-Unis cette semaine avec la fin programmée d’une mesure migratoire prise pendant la pandémie. Sauf ultime rebondissement, ce dispositif connu sous le nom de « Titre 42 » doit prendre fin ce jeudi 11 mai à 23h59 heure de Washington (5 heures à Paris vendredi). Il rendait quasi-impossible le dépôt d’une demande d’asile aux États-Unis et permettait d’expulser sans délai les migrants vers le Mexique au nom de la lutte contre le Covid-19. Interrogé par des journalistes mardi soir à la Maison Blanche sur l’état de préparation des États-Unis face à cette évolution réglementaire, Joe Biden a répondu : « On verra bien. Ça va être chaotique pendant un moment ». Il avait discuté plus d’une heure dans l’après-midi avec son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. « Nous avons réaffirmé l’accord pour continuer à travailler ensemble sur des problématiques comme la migration avec une dimension humaniste (…) et, surtout, sur la coopération pour le bien-être des populations les plus pauvres de notre continent », a tweeté le président mexicain. Selon un communiqué de la Maison Blanche, les deux dirigeants ont également convenu de poursuivre leur initiative qui, « depuis quatre mois, a permis d’enregistrer une baisse de 95% du nombre d’arrestations à la frontière (américano-mexicaine) de Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens ».
Au Texas, les municipalités d’El Paso, Brownsville et Laredo ont déclaré l’état d’urgence pour fluidifier la prise en charge des nombreux candidats à l’exil -venus principalement d’Amérique latine mais aussi de Chine, de Russie ou de Turquie- déjà sur place. À El Paso, des centaines de personnes dorment dans les rues, protégées du soleil par des draps ou allongées sur des cartons, pendant que des enfants mendient.