L’évaluation des élèves apparaît comme une pratique fondamentale dans tout système d’enseignement et de formation : pour réguler les apprentissages, pour valider les acquis, pour documenter l’orientation, pour certifier les compétences. C’est à partir des résultats des évaluations que se joue leur destin scolaire et, dans une large mesure, personnel, selon https://www.weka.fr.
La disparition des notes est un sujet dont vous avez forcément entendu parler. Et vous avez probablement déjà votre avis sur le sujet. Que peut bien changer l’absence de notes dans la motivation des élèves ? Comment ça se passe au quotidien du côté des élèves, des parents et des enseignants ?
En théorie, une évaluation par notes ou par compétences, qu’est-ce que cela change pour l’élève ? Si vous vous posez cette question, nous allons ici vous donner des éléments de réponse, selon le site https://profpower.lelivrescolaire.fr.
La note comme facteur de motivation des élèves : pas si essentielle
La note est un critère chiffré, qui sert à objectiver la progression d’un élève et à le classer par rapport à un groupe ou à une classe. Pour certains élèves, la comparaison avec d’autres peut stimuler leur compétitivité et les pousse à se surpasser. Mais la note ne fait pas tout : la réelle motivation est liée au plaisir de la réussite… dont un des facteurs se trouve dans le sens que les élèves donnent aux apprentissages qu’ils accomplissent.
C’est ce que dit la théorie de Deci et Ryan : la motivation extrinsèque – c’est-à-dire quand l’action est provoquée par une circonstance extérieure à l’individu (punition, récompense, pression sociale, obtention de l’approbation d’une personne tierce…) – est moins efficace que la motivation intrinsèque – quand l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe.
Alors les notes comme moyen de stimuler les élèves oui, mais pas seulement. La « pression » et la compétition générée par les notes relèvent d’une motivation extrinsèque. Il ne faut pas oublier de donner du sens. C’est d’ailleurs ce que nous faisons par nos appréciations, qui viennent compléter la note, la préciser, et s’adressent directement à l’élève.
Les notes peuvent marginaliser davantage les élèves en difficulté
L’effet de comparaison avec les autres peut vite conforter certains élèves dans l’idée qu’ils sont « nuls » et générer un cercle vicieux. L’élève s’habitue à l’échec. S’il travaille, il n’y arrive pas. Pourquoi continuer ? Plus un élève est resté longtemps en situation d’échec scolaire, plus il est probable qu’il développe une socialisation en opposition au système scolaire. La honte et la dévalorisation peut induire des comportements dissipés ou agressifs en classe, ou bien un absentéisme marqué. Vous apercevez la solution : lui redonner confiance dans sa capacité à apprendre et à appliquer, en favorisant les expériences de réussite, même infimes.
L’évaluation par compétences : Un retour plus précis sur le travail des élèves
Evaluer les compétences acquises, partiellement acquises ou non acquises permet au professeur de pointer les points faibles pour qu’il sache précisément comment s’améliorer. Cela montre aussi les points forts qu’il pourra vivre comme de petites victoires. L’élève sait quelles compétences il doit précisément travailler et quelles sont celles qu’il maîtrise déjà. Ce petit détail a son importance pour les élèves en difficulté qui se jugeront peut-être « moins nuls ». Et nous allons vous donner une piste d’explication.
Vous connaissez l’effet Pygmalion ? C’est le psychologue Rosenthal Jacobson qui est à l’origine de cette théorie. Des enseignants ont pris en charge deux groupes d’élèves. Le groupe 1 était annoncé comme étant un groupes d’élèves à fort potentiel et le groupe 2, un groupe sans potentiel. (Les deux groupes étaient en fait composés aléatoirement mais ce paramètre était tenu secret pour les participants à l’expérience). Le résultat ? Les élèves jugés plus intelligents deviennent plus performants. Pourquoi ? Parce que les enseignants avaient manifesté plus d’attentes positives envers les élèves du groupe 1 : plus d’encouragements, de patience, de retours sur leur travail… Les élèves censés être « sans potentiels » du groupe 2 n’ont pas bénéficié des mêmes attentions. Comme quoi, nos a priori sur le capital culturel et social des élèves peuvent influer notre façon d’évaluer – dans un sens comme dans l’autre ! – sans qu’on en ait conscience.