Par: Alia Abou El-Ezz
La population vieillit inexorablement et, en 2050, près de 400 millions de personnes seront âgées de 80 ans et plus. De quoi saluer les progrès de la médecine actuelle, tout en posant de nouvelles questions sur la prise en charge des maladies gériatriques. Mais à quel âge commence-t-on réellement à vieillir ?
Les laboratoires esthétiques le répètent à longueur de temps : à 25 ans, les cellules se détériorent et il est essentiel de prévenir le vieillissement cutané en investissant dans des crèmes anti-rides, en se badigeonnant d’acide hyaluronique, de vitamine C et autres rétinol… Recettes miracles ou grosse arnaque ?
Avant toute chose, il s’agit de comprendre ce qu’est le vieillissement. Si sa définition reste encore sujette à débat, les scientifiques s’accordent sur le fait qu’il en existe deux types :
Le vieillissement physiologique, d’abord, fait référence au corps et à son examen clinique : « On considère généralement que le fonctionnement de l’ensemble des systèmes physiologiques est optimal entre 20 et 30 ans d’âge, affirment des chercheurs dans un article de 2020 paru dans la revue Médecine/Science. En effet, à partir de l’âge de 30 ans, une altération lente et progressive du fonctionnement de chaque organe apparaît ». Les parois du cœur s’épaississent, le muscle perd en mobilité et les artères se rigidifient. Les muscles respiratoires perdent en force et l’élasticité pulmonaire diminue.
Des perspectives bien peu réjouissantes, mais qui ne concernent pas tout le monde au même niveau ! C’est prouvé : face au vieillissement, nous ne sommes pas tous égaux. Pour arriver à de tels résultats, des chercheurs ont suivi un panel de plus de 1 000 personnes sur une période de 12 ans, de leur 26 à leur 38 ans. Ils ont isolé 18 marqueurs biologiques du vieillissement qu’ils ont analysés à trois stades : 26 ans, 32 ans et 38 ans. Ils ont également mesuré l’âge biologique des participants en se basant sur la longueur de leurs télomères : le bout des chromosomes qui se raccourcit avec l’âge.
Leurs résultats, publiés en 2015 dans la revue PNAS, sont sans appel : les personnes de 38 ans présentant des marqueurs de vieillissement plus avancés avaient un âge biologique supérieur à leur âge de naissance, leurs performances cognitives étaient diminuées, elles paraissaient plus âgées que la moyenne et disaient se sentir affaiblies ! À l’inverse, les personnes ayant des marqueurs de vieillissement moins marqués étaient biologiquement plus jeunes, leurs performances cognitives étaient supérieures à la moyenne, elles paraissaient plus jeunes et disaient se sentir bien.
