Le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Affaires des Égyptiens à l’étranger, Dr Badr Abdel-Aati, a pris part lundi 25 août 2025 à la session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), tenue au siège de l’organisation à Djeddah. L’ordre du jour était consacré à l’examen de l’agression israélienne continue contre le peuple palestinien.
Dans son intervention, le chef de la diplomatie égyptienne a dénoncé la poursuite par Israël de ses « violations flagrantes et systématiques » contre Gaza, qualifiant ses actions de « crimes et d’actes de génocide » visant à briser la résistance palestinienne. Il a souligné que l’utilisation du blocus, de la famine et de l’entrave au travail des institutions onusiennes visait à forcer les habitants à l’exode, dans une tentative de liquidation de la cause palestinienne, un scénario rejeté catégoriquement par l’Égypte.
Le ministre a rappelé les efforts déployés par son pays pour soutenir Gaza, mentionnant que l’Égypte a fourni environ 70 % des aides humanitaires depuis le début de la crise, soit près de 550 000 tonnes de vivres et de fournitures médicales, tout en accueillant des milliers de blessés pour traitement dans ses hôpitaux. Il a exhorté Israël à autoriser immédiatement l’entrée de l’aide via tous les points de passage, précisant que la bande de Gaza a besoin d’au moins 700 camions par jour, alors que plus de 5 000 camions humanitaires restent bloqués côté égyptien en raison des restrictions israéliennes.
Dr Abdel-Aati a condamné avec fermeté l’élargissement des opérations militaires de Tsahal, qu’il a tenu pour responsable de la poursuite de la guerre et du rejet des tentatives de médiation. Il a rappelé que le dernier plan de trêve, approuvé par le Hamas, aurait pu conduire à une libération des otages et prisonniers, à un cessez-le-feu et à l’acheminement rapide de l’aide. Le ministre a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’elle accepte la proposition actuellement sur la table, soutenue par l’envoyé américain Steve Witkoff.
Le chef de la diplomatie a également mis en garde contre les projets israéliens en Cisjordanie, citant notamment la construction annoncée de 3 400 unités de logement dans la zone E1, qui séparerait le nord du sud du territoire occupé et compromettrait toute perspective d’État palestinien viable. Il a rejeté avec vigueur les discours israéliens sur « une Grande Israël », estimant qu’ils « n’aboutiront qu’à envenimer le conflit et à réduire à néant toute chance de coexistence pacifique ».
Réaffirmant que la cause palestinienne demeure une priorité majeure de la politique étrangère égyptienne, Dr Abdel-Aati a rappelé l’engagement du Caire en faveur de la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Il a également salué les récentes annonces de plusieurs pays sur leur reconnaissance prochaine de l’État de Palestine, qualifiant cette évolution de « pas historique » vers la réalisation du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination.
Enfin, il a rappelé les propos du président Abdel Fattah al-Sissi, prononcés le 27 juillet dernier, soulignant le refus catégorique de l’Égypte de toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens. « Même si Israël parvient à normaliser ses relations avec l’ensemble des pays de la région, elle ne connaîtra ni sécurité ni paix tant qu’elle ignorera les aspirations légitimes du peuple palestinien », avait affirmé le chef de l’État.