À l’anniversaire de sa mort, survenue le 30 mars 1977, la presse du monde arabe, et particulièrement égyptienne, s’est répandue en hommages à celui qu’on surnommait aussi « le présent absent ». Hafez est né le 21 juin 1929 et se prévaut d’une carrière musicale et cinématographique très riche. A son compteur 15 films et plus de 206 chansons. Un héritage qui continue de vivre à travers ses admirateurs. Son premier succès musical est survenu en 1951. Avec sa voix douce et ses chansons plus courtes, il était considéré comme l’un des artistes les plus modernes de sa génération. Ses chansons d’amour demeurent à ce jour de grands classiques. Très populaire dans le monde arabe des années 50 jusqu’aux années 70, Abdel Halim fut surnommé par les médias arabophones « al andalib al asmar » (le rossignol brun). Considéré comme l’un des plus grands chanteurs et acteurs de comédies musicales arabes des années 1960, il continue de marquer fortement l’histoire du chant oriental. Plusieurs images se superposent lorsque le nom d’Abdelhalim Hafez est évoqué : les vacances d’été les plus inoubliables du cinéma égyptien dans Abi fawqa’l chajara (Mon père est sur l’arbre, 1969), ses performances sur scène qui enflamment le public et où il incarne majestueusement ses morceaux, ou encore l’homme qui, en privé, a longtemps souffert et lutté contre la bilharziose, maladie qui a fini par l’emporter le 30 mars 1977 à Londres. Toutes ces images racontent fidèlement le parcours de cet enfant pauvre qui a grandi dans la province d’Al-Charqiya. Orphelin à un an, Abdelhalim Chabana de son vrai nom a connu un destin exceptionnel qui s’est brutalement arrêté à la veille de ses 48 ans. En effet, Abdel Halim est décédé le 30 mars 1977, quelques mois avant son 48e anniversaire, alors qu’il suivait un traitement contre le paludisme. Des millions de personnes ont assisté à ses funérailles au Caire – plus que toutes les funérailles de l’histoire égyptienne, à l’exception de celles du président Nasser et d’Umm Kulthum. Quatorze femmes se sont suicidées en apprenant son décès.