« Abou Bakr As-Siddîq ne vous devança ni par sa prière ni par son jeûne. Il vous devança par une chose installée dans son cœur. » [Récit rapporté par Al-Ghazâlî ; d’après Al-`Irâqî, on ne lui trouve pas d’attribution directe au Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il fut rapporté par Al-Hakîm At-Tirmidhî, dans Nawâdir Al-Usûl selon Bakr Ibn `Abd Allâh Al-Muzanî.]
Naissance et Jeunesse à La Mecque
Trois ans après la naissance du Prophète, vers 573 E.C., La Mecque vit naître « le meilleur homme sur terre hormis les prophètes ». Dans une famille Qurayshite de la tribu de Taym qui, à l’époque, était chargée d’acquitter le prix du sang aux familles des victimes de meurtres, naquit `Abd Allah Ibn Abî Qouhâfah (alias Abou Bakr), de son nom complet `Abd Allah Ibn `Outhmân Ibn `Amr Ibn Ka`b Ibn Sa`d Ibn Taym Ibn Mourrah Ibn Ka`b. Sa généalogie rejoint celle du Prophète au sixième ancêtre, Mourrah Ibn Ka`b. Sa mère, Salmâ Bint Sakhr, surnommée Oumm Al-Khayr, fut parmi les femmes ayant embrassé l’islam avant l’Hégire alors que son père ne l’embrassa que tardivement, rapporte le site islamweb.net.
À l’époque préislamique, Abou Bakr était surnommé « `Abd Al-Ka`bah » (le serviteur de la Ka`bah). Ce n’est qu’après l’avènement de l’islam que le Prophète lui donna le nom de `Abd Allah (le serviteur d’Allah) et le surnomma « Al-`Atîq » (l’affranchi, l’épargné) car il expliqua à son sujet : « Abou Bakr est celui qu’Allah affranchit du feu » [Rapporté par Abû Nu`aym dans Al-Ma`rifah]. L’on rapporte également qu’il fut surnommé de la sorte en raison de sa beauté et de ses vertus qui, parmi les qourayshites, le distinguaient ainsi que ses ancêtres. Il était distingué par un nez très fin et pointu avec des yeux enfoncés et un front bombé. Son surnom Abou Bakr provient du fait qu’il était souvent le premier à proposer et à entreprendre des œuvres de bienfaisance.
Bakr étant un mot qui provient de la racine « Ba-ka-ra » qui signifie en arabe « prendre l’initiative, être créatif ». Il fut plus tard surnommé « As-Siddîq » (Le Véridique) pour avoir résolument cru à l’évènement d’Al-Isrâ’ wal-Mi`râj (Le voyage nocturne et l’Ascension) alors que d’autres Compagnons mirent du temps avant d’y adhérer. Concernant cet évènement, il eut lieu à un moment où les Musulmans vivaient une épreuve particulièrement difficile. Pour le Prophète, la perte d’un soutien en la personne de son oncle Abou Tâlib et de son épouse la Mère des Croyants Khadîjah Bint Khouwaylid et le traitement que lui réserva la tribu d’At-Tâ’if qui harangua ses idiots contre lui, furent très difficiles à surmonter. Allah — Exalté soit-Il — lui accorda ce voyage nocturne pour le réconforter.