Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de l‘Université de Helwan à Zamalek, Dr Abdel-Aziz Al-Guéndi a organisé récemment son exposition très marquante « Barah » ou « Espace vide ». Ladite exposition s’est tenue à la salle d’exposition « Bab-Sélim à l’Opéra du Caire ». L‘exposition comprend 32 peintures d‘œuvres récentes de l‘artiste réalisées en 2020 et 2021. Comme d’habitude, il s’y inspire de l’Egypte, sa muse éternelle que ce soit à travers les paysages d‘anciens quartiers et populaires ou avec un climat naturel comme la verdure et les bateaux.

Mais cette fois, l‘approche de l‘artiste envers ses œuvres est différente. Dans la plupart d‘entre elles, il a délibérément laissé de grands vides dans la surface de travail, exprimant le concept de « Al-Barah », qui laisse un débouché pour le reste des éléments et met l‘accent sur les détails, avec l‘utilisation de la ligne d‘horizon, qu‘elle soit significative ou incluse dans le contexte. Ses œuvres impressionnantes ont eu d’échos inédits dans le milieu artistique. Influencé par plusieurs écoles artistiques, il opte le plus souvent pour l’école impressionniste d’autant plus qu’il s’inspire de la réalité et de ses émotions. En effet, l‘impressionnisme se distingue nette[1]ment des autres mouvements picturaux en ayant réussi à utiliser des cou[1]leurs publiques et uni[1]formes sans nécessairement impliquer une saturation dans la perception d‘une certaine composition. Dans l‘impressionnisme, la linéarité du clair-obscur est rompue, car elle impose la même couleur avec peu de tonalités lors de la coloration d‘un objet.

Dans la plupart de ses œuvres, l‘artiste a abordé la technique de la feuille d‘or collée en surface, qui constitue le socle général de l‘œuvre, sur laquelle il pose son vocabulaire en couleurs acryliques, gouache, et parfois encres, tout en ajoutant quelques textures de papier imprimé de motifs floraux et géométriques pour enrichir la sur[1]face et créer une relation figurative entre ces différents matériaux. Au cours de la dernière période, Dr Abdel-Aziz Al-Guéndi a commencé à accorder un vif intérêt à l’espace vide dans ses œuvres. Ainsi, a-t[1]il assuré dans un entretien exclusif au Progrès Egyptien que l’espace vide dans une œuvre d’art a une particularité et acquiert un certain sens à l’œuvre, ajoutant qu’il contribue de même à refléter la sérénité et le calme. C’est d’ailleurs ce qui a inspiré sa récente exposition « Barah » ou « Espace vide ». L’espace vide dans ses œuvres est semblable à la grande sagesse qui se présente dans la sérénité, même s’il est invisible et insaisissable comme le vent.
Tel le miroir qui reflète toute chose qui lui fait face mais demeure inchangé, l’espace vide correspond au silence absolu au tréfonds de nous, c’est en quelque sorte le retour à la sérénité, à la paix et au calme. « Dans mes œuvres, j’ai insisté à maintenir de grands espaces vides pour avoir un impact sur mon public. Il faut savoir que l’espace vide reflète également les sentiments de l’artiste. Les lieux également dans lesquels on peint ont une influence et se transmettent à travers l’œuvre. Ainsi, quand je peints dans la campagne, au bord de la mer, ou dans les lieux historiques, j’ai beaucoup de sentiments positifs. Ces sentiments sont transmis à travers l’œuvre et sont à mon avis nettement positifs », a-t-il confié. Quant à son rôle de professeur à l’Université, Al-Guéndi a assuré que son métier est sa vraie passion, d’autant plus que l’enseignement de l’art comprend plusieurs points assez complexes. « D’un point de vue pratique, le professeur enseigne à l’étudiant l’art sur les plans théorique et pratique. Comme j’enseigne de l’art, il faut vraiment comprendre chaque étudiant à part pour l’aider à s’épanouir et à se développer. Ainsi, puis-je lui donner ce dont il a vraiment besoin. Enseigner l’art c’est aussi initier les étudiants à la culture artistique : les écoles artistiques, les différents courants, les techniques d’art variées », a-t-il indiqué. Et de renchérir : « J’enseigne sur[1]tout le dessin des paysages extérieurs. Alors, je dois initier mes étudiants à réagir quant à l’espace, notamment les grands espaces vides pour les laisser les imprégner et transmettre ces sentiments avec finesse dans leurs œuvres ».









