Originaire de Tanta, il a débarqué au Caire, en poche, un brevet technique, mais dans le cœur, des grandes aspirations. Il a commencé à faire des caricatures et à publier ces articles dans les journaux et les magazines. Il lutte contre la corruption et appelle à la justice, à la liberté et à la dignité humaine. Malgré tout cela, sa voie vers le succès semblait obscure.
Dans ces moments de détresse et de déception, il prenait sa paire de ciseaux entre les mains et fabriquait des marionnettes en coton. Ces guignols avaient une grande similitude avec Al-Aragouz. Parfois, il fabriquait des tableaux à l’aide de ses anciens vêtements ainsi que de ceux de ses enfants. Ces marionnettes n’avaient aucun succès au début, les gens n’arrivaient pas à les assimiler. Ce n’est ni des marionnettes ordinaires, ni l’art d’Al-Khyamia. Du temps s’est écoulé, mais les bons amis sont toujours là. L’un d’entre eux le convainc à organiser une exposition. Et, là le succès était présent et sans pareil. A partir de cette date, Ibrahim Al-Baridi a fait écho. Il est rapidement perçu comme étant le créateur de la joie et du bonheur. Puis, le destin lui sourit de nouveau : Al-Baridi s’est vu attribuer le prix d’Encouragement de l’Etat en guise d’appréciation à son talent pour son œuvre intitulée « Al-Leila Al-Kébira » devenue l’icône de la joie.
C’est à l’occasion de son exposition tenue à la salle « Nout » à Zamalek que le Progrès Egyptien l’a interviewé. « Al-Leila Al-Kébira 5 » est le nom que porte ma dernière exposition tenue à la salle de la galerie « Nout » à Zamalek.
« J’y ai exposé les derniers travaux d’Al-Leila Al-Kébira ayant été précédés par quatre autres expositions. Mon exposition s’inspire de l’opérette « Al-Leila Al-Kébira » du grandissime Salah Jahine, Sayyed Makkaoui, et du designer de guignol Nagui Chaker, réalisé par le célèbre Salah Al-Saqqah dans les années 60 », a-t-il expliqué. Nostalgique pour le passé, il a dit : « Au village, j’admirais beaucoup ces personnages de guignols qui bougeaient au rythme de la musique populaire. Ces personnages qu’on retrouve dans les occasions des Mouled du village, notamment au fameux Mouled d’AlSayyed Al-Badaoui, d’Ibrahim Al-Dessouki à Desouk à Kafr Al-Cheikh. C’est ce qui m’a attiré à commencer à les dessiner en 2007 après une visite éclair au marché des vieux livres à Al-Azbakyia. En passant devant le théâtre des guignols, j’ai été ébloui par les guignols d’Al-Leila Al-Kébira. A partir de cette date, j’ai commencé à dessiner Al-Leila Al-Kébira dans les moindres détails », s’est-il rappelé. Et de renchérir : « Al-Leila Al-Kébira est l’icône de l’artistepoète Salah Jahine qui a déclaré que cette œuvre s’adresse aux individus d’entre cinq et soixante-dix ans. C’est pourquoi tout le monde l’aime, y compris moi-même. Je reconnais que Salah Jahine est l’une des figures ayant procuré de la joie à ma génération et à tous ceux qui cherchent l’optimisme et l’espoir ».
Quant à sa relation avec Nagui Chaker, le designer des guignols de l’opérette d’Al-Leila Al-Kébira, il a dit : « Ma relation avec le sublime artiste Nagui Chaker est surtout liée à son œuvre d’art. Ces guignols sont uniques d’autant plus qu’elles s’inspirent du commun des humains, des êtres ordinaires, des personnes que l’on peut voir dans un mouled : danseuses, vendeurs, musiciens, etc… A ma quatrième exposition, Chaker m’a contacté par téléphone. Il pensait que mes guignols étaient une reproduction des siennes, mais je lui ai expliqué qu’elles sont fabriquées à partir de morceaux de tissus inspirés d’Al-Leila Al-Kébira. Il a assisté à ma quatrième exposition et m’a félicité. Pour moi, c’était un vibrant hommage ».
Quant à son message à la jeunesse, Al-Baridi a dit : “Quand je suis venu de Tanta, toutes les portes étaient closes, la réussite ressemblait à un trou d’aiguille à coudre. Mon conseil à la nouvelle génération : Cherchez cette chose authentique en vous ! Moi, je l’ai trouvée à travers une paire de ciseaux et des vêtements en haillons” !