


C’est l’énorme complexe administratif d’architecture stalinienne, sis à la place Tahrir, appelé Mogamma. Cette plongée instructive au cœur de la bureaucratie égyptienne, accueillait des étrangers et des Egyptiens, qui venaient effectuer des démarches administratives. Le roi Farouk a inauguré le “Complexe gouvernemental” en 1951, il y a 69 ans, en vue d’économiser les dépenses exorbitantes que l’État effectuait pour la location d’un grand nombre de biens immobiliers pour ses intérêts. Son histoire remonte à l’époque de l’évacuation des troupes britanniques de l’Égypte. Le roi Farouk avait alors décidé de démolir la caserne militaire anglaise qui occupait la place Tahrir. Farouk a bien voulu exploiter cette zone pour établir une énorme entité gouvernementale. Admirant l’idée d’un « seul guichet », pour faciliter aux citoyens les démarches et les procédures administratives, il a eu donc l’idée de construire cet immense bâtiment. En 1948, l’architecte égyptien, Muhammad Bey Kamal Ismaïl, a commencé à construire le Complexe Al-Galaa (Al-Tahrir), à un coût de 350 000 livres, sur une superficie de 28 000 mètres carrés. Il a été inauguré à la fin de l’ère du roi Farouk en 1951.
Comment paraissait-il auparavant ?
Avant sa construction, le paysage était tout à fait différent. Cette place Tahrir, la plus importante de la capitale, n’était qu’une terre densément parsemée de casernes militaires britanniques. Même si le style du complexe se voulait moderniste, l’intérêt primordial de l’Etat en ce moment s’est focalisé sur la faisabilité et l’utilité du bâtiment plutôt que sur le côté esthétique, puisqu’ il devait accueillir 4 000 employés à l’époque.
Al mogamaa, ce centre gouvernemental était le plus célèbre au Caire. Il accueillait plus de 100 000 personnes par jour qui cherchaient à finaliser les procédures administratives dont elles étaient contraintes auprès de 18 000 employés qui occupent 1 356 bureaux. C’est ainsi qu’il a été surnommé la « République des employés ». Mais avec le temps, la présence du complexe au centre du Caire a exacerbé le problème de la congestion et des embouteillages qui ont privé le lieu de sa splendeur et de sa beauté. C’est pourquoi les gouvernements successifs ont pensé à le déplacer à un autre endroit pour réduire la charge sur le centre-ville. Le bâtiment administratif, qui se compose de 14 étages, se caractérise par des halls spacieux, des lucarnes, de nombreuses fenêtres et de multiples couloirs à chaque étage. Il est considéré comme un vestige de l’histoire de l’Égypte.
Le complexe Tahrir est multiforme. Du côté de la mosquée Omar Makram, il apparaît comme la proue d’un navire avec beaucoup d’agilité grâce à ses lignes latérales fluides. Tandis que du côté de la rue Sheikh Rayhan, c’est-à-dire à l’arrière du complexe, il ressemble à une partie d’un cercle, dont le sommet rampe vers ce qui le regarde, caractérisé par la vitalité. Il prend aussi la forme d’un arc à travers certaines vues. Le bâtiment était supervisé par la société contractante égypto-italienne, au fil des années, le nombre d’employés qui y travaillent a doublé, ce qui a provoqué un embouteillage au cœur de la capitale.




