Par: Alia Abou El-Ezz
Al-Omda, également connu sous le nom de maire du village en Égypte, a longtemps occupé une place centrale dans la structure sociale des villages égyptiens. Dès l’ère des Mamelouks et Ottomans, ce poste a évolué au fil des années tout en devenant un élément vital de la gouvernance locale. en 1871, notamment sous le règne du Khédive Ismaïl, une loi fut promulguée imposant la nomination d’un maire dans chaque village, chargé de maintenir la sécurité et de résoudre les conflits locaux.

Le maire, considéré comme le patriarche du village, joue un rôle crucial dans la résolution des problèmes communautaires en utilisant des conseils coutumiers, et en agissant comme médiateur lors des conflits. Le rond-point, (la maison du maire), souvent situé au cœur du village, devient le théâtre où se concluent les grandes disputes et où se rassemblent les visiteurs et les représentants officiels.

À l’échelle nationale, le Khédive Ismaïl a institué des conseils élus parmi les maires pour gérer le pays et examiner les affaires. Ces conseils comprenaient également la Cheikhat du pays (cheikh Al-ballad), et le Conseil des Revendications du Pays, chargés respectivement de l’administration locale et de la résolution des problèmes du peuple. Les maires, représentant une diversité de propriétaires des terres et de commerçants, ont joué un rôle crucial pendant la révolution d’Ourabi, certains soutenant activement le mouvement tandis que d’autres s’y opposaient.
Les responsabilités du maire comprennent la protection de la sécurité du village, la médiation des différends et la promotion de l’harmonie sociale. Leur avis est souvent pris en compte dans la sélection des gardes villageois et du cheikh de la garde, démontrant ainsi leur influence sur la sécurité locale. Tout en respectant les lois et les réglementations, les maires sont tenus de suivre les ordres des autorités administratives pour assurer le bon fonctionnement de leur communauté.
