L’agression contre la bande de Gaza est une honte pour l’humanité, a déclaré le président Abdel Fattah Al-Sissi.
Dans une allocution lors de l’inauguration du Sommet arabe extraordinaire à la nouvelle capitale administrative, le président a souligné que la guerre contre Gaza visait à détruire et à vider l’enclave de ses habitants, ce à quoi s’oppose l’Egypte et qui n’y participera jamais.
L’Egypte ne connaît que la paix basée sur le droit et la justice, a-t-il, remerciant le roi de Bahreïn pour ses efforts estimables tout au long de la présidence du Sommet arabe.
Votre participation aujourd’hui à ce Sommet extraordinaire en réponse à l’appel de la Palestine, sur fond d’une crise régionale extrêmement compliquée, confirme votre engagement inébranlable envers les causes légitimes de votre nation, a-t-il dit.
Nous sommes réunis aujourd’hui en raison d’une réalité douloureuse, à l’ombre de graves défis qu’affronte notre région qui sont sur le point de saper la sécurité et la stabilité régionales ainsi que les derniers piliers de la sécurité nationale arabe, de menacer des pays arabes stables et d’exproprier des territoires à leurs propriétaires sans aucun fondement légal ou légitime, a poursuivi le président.
La mémoire de l’humanité se souviendra longtemps de ce qui s’est passé à Gaza et du stigmate laissé par l’agression contre l’enclave illustrant la haine, l’inhumanité et l’absence de la justice.
Les enfants et femmes de Gaza qui ont perdu leurs proches ou sont devenus orphelins, ont les regards rivés sur vous, souhaitant pouvoir reprendre espoir dans une paix juste et durable.
La guerre contre Gaza visait à détruire tous les aspects de la vie, cherchait par la force de l’arme à dépeupler l’enclave palestinienne comme pour imposer aux Gazaouis soit l’anéantissement inévitable ou une expulsion forcée, une situation à laquelle l’Egypte s’oppose, partant de son positionnement historique soutenant les droits du peuple palestinien sur son territoire et son droit à y rester fièrement et dignement, jusqu’à que l’on mette fin à cette injustice à laquelle nous ne serons pas complices.
Les pratiques inhumaines auxquelles sont exposées nos frères palestiniens ont affaibli la détermination de certains mais j’étais toujours sûr de la vaillance et de la solidité du peuple palestinien fier qui a donné un exemple de résilience et d’attachement à la terre dont se souviendront avec admiration et respect les peuples libres.
Je me rappelle, avec vous, en ces circonstances délicates que l’Egypte qui s’est engagée dans la paix depuis près de cinq décennies dans notre région, y a veillé et a honoré ses engagements pris à son égard, ne connaît que la paix basée sur le droit et la justice qui protège les ressources, la terre et la souveraineté.
Ceci s’avère incontestablement dans l’accord de paix que l’Egypte a conclu en 1979, elle a imposé à toutes les parties de respecter la souveraineté d’autrui et l’intégrité de ses territoires.
Partant de son souci pour la sécurité et la stabilité régionales, l’Egypte a œuvré, depuis le premier jour de la guerre contre Gaza, en collaboration avec le Qatar et les amis aux Etats-Unis en vue d’un cessez-le-feu qui n’aurait pas pu n’aurait pas vu le jour sans les efforts estimables du président Donald Trump et son administration que nous souhaitons voir se poursuivre pour pérenniser la trêve à Gaza.
L’Egypte a travaillé en coopération avec les frères palestiniens pour former un comité administratif composé de Palestiniens professionnels et technocrates indépendants qui se chargera de gérer la bande de Gaza et sera responsable de superviser les opérations de secours pendant une période provisoire, en prélude au retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave.
L’Egypte s’emploie également à la formation de cadres sécuritaires palestiniens qui assumeront la préservation de la sécurité dans la période à venir, de même qu’elle a travaillé en collaboration avec la Palestine et les institutions internationales pour mettre au point un plan global et intégré pour la reconstruction de la bande de Gaza sans en expulser sa population.
Le chef de l’Etat a appelé à adopter ce plan pendant ce sommet et à mobiliser le soutien international et régional en sa faveur, car il préservera le droit du peuple palestinien à reconstruire sa patrie, en garantissant qu’il demeure sur son territoire.
Le plan doit se dérouler concomitamment avec un processus de paix clair, englobant les aspects politiques et sécuritaires, auxquels doivent s’impliquer les pays de la région, avec le soutien de la communauté internationale afin d’aboutir à un règlement juste et global de la cause palestinienne.
Le président a appelé les pays libres à contribuer à ce processus et à participer à la Conférence sur la construction de la bande de Gaza qu’abritera l’Egypte le mois prochain.
Faisons de notre soutien au fonds créé pour cette fin notre noble objectif et notre devoir humain, partant du droit de chaque enfant palestinien et de chaque famille à vivre dans un environnement sûr et civilisé comme les autres peuples.
Al-Sissi a insisté sur la nécessité de faire entendre “notre refus catégorique” des agressions et violations, y compris les incursions militaires des villes et des camps, auxquelles sont exposés les Palestiniens en Cisjordanie occupés.
Le raïs a réitéré son vif rejet des agressions menées contre la Mosquée d’Al-Aqsa, avertissant de leurs conséquences.
Al-Qods n’est pas seulement une ville mais le symbole de notre identité et de notre cause et parler d’une paix au Moyen-Orient sans un règlement du conflit israélo-palestinien n’est pas possible.
Il ne peut y avoir de paix véritable sans la création d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin en 1967 ayant pour capitale Al-Qods-est, tout en fournissant les garanties nécessaires pour préserver la sécurité d’Israël, a-t-il dit, ajoutant que la paix ne pouvait être imposée par la force.
Les cycles vicieux de violence et la poursuite de la souffrance du peuple palestinien pendant plus de 7 décennies, nous obligent à porter un regard objectif sur la réalité et les faits qui nous force à nous unir pour parvenir à une paix durable, et par conséquent à la stabilité et la prospérité économique et la cohabitation entre les peuples de la région.
Considérons l’accord de paix conclu entre l’Egypte et Israël avec la médiation des Etats-Unis en 1979 comme un modèle à suivre pour transformer l’état d’adversité, de guerre et de vengeance en paix durable et en relations diplomatiques réciproques.
Il est temps de lancer un processus politique sérieux et efficace conduisant à un règlement juste et permanent de la cause palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale.
Je suis convaincu que le président Donald Trump est capable de le faire, étant donné notre volonté sincère de mettre fin aux tensions et aux hostilités dans la région.