Les conservateurs allemands ont remporté haut la main un scrutin régional crucial dans l’ex-RDA et engrangé un succès rassurant pour le chef du parti et prétendant à la succession d’Angela Merkel après les législatives de septembre, annonce l’AFP. Selon les résultats provisoires, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) obtient environ 37% des voix, contre 21% pour l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans ce scrutin de Saxe-Anhalt, à l’ouest de Berlin, le dernier avant les élections nationales du 26 septembre qui marqueront la fin des 16 ans d’Angela Merkel à la chancellerie. La droite, portée par le populaire chef du gouvernement régional Reiner Haseloff, améliore son score de près de 6 points, tandis que l’extrême droite recule légèrement. “Il s’agit d’un résultat sensationnel. C’est un bon jour pour la CDU”, s’est réjoui le Secrétaire général de la CDU Paul Ziemiak.“Les gens ont voté contre l’AfD (…) nous avons combattu de façon unie, c’est aussi un message en direction de Berlin”, a estimé M. Haseloff. Le plus grand parti d’Allemagne a tremblé en Saxe-Anhalt: si la plupart des enquêtes d’opinion lui donnaient l’avantage, il était talonné par l’AfD. Une victoire de l’extrême droite, inédite dans un scrutin régional, avait même été pronostiquée dans un sondage. Le résultat “nous apporte bien sûr une impulsion” pour l’élection nationale et “c’est aussi un succès d’Armin Laschet”, le chef de la CDU depuis janvier, a estimé le chef du groupe parlementaire de la droite Ralf Brinkhaus. Impopulaire, contesté jusque dans ses propres rangs, l’aspirant à la succession d’Angela Merkel avait cruellement besoin d’un succès pour rassembler ses troupes et consolider la position des conservateurs qui, après avoir chuté der–rière les Verts dans les intentions de vote au niveau national, ont repris la tête dans les sondages. Même si les critiques à son endroit “ne vont complètement pas disparaître, elle vont se faire moins bruyantes”, es–time le quotidien Süddeutsche Zeitung. Le plus grand parti allemand a traversé une crise de confiance, liée à la gestion gouvernementale de la troisième vague de l’épidémie de coronavirus, ratée selon certains, et aux scandales de cor–ruption de ses députés lors de contrats d’achats de masques de protection.