À peine un mois après son investi-ture, le nouveau président américain est appelé à lever les sanctions améri-caines contre l’Iran par plusieurs ONG pacifistes. À droite, le Sénat conservateur le somme de rester prudent vis-à-vis de la République islamique. Trente-deux ONG américaines sont montées au créneau dans une lettre adressée, le 3 mars, au président Joe Biden. Craignant une escalade des tensions militaires impliquant leur pays au Moyen-Orient, elles pressent la nouvelle administration américaine de signer au plus vite un nouvel accord sur le nucléaire iranien. D’après ces ONG pacifistes, plus le temps passe, plus le retour à l’entente avec l’Iran au sein d’un accord sera compliqué : “Plus longtemps les élé–ments de ‘pression maximale’ [poli-tique de pression sur l’Iran instaurée par Donald Trump] resteront en vigueur, plus ils continueront à enhar–dir les partisans de la ligne dure et à rendre la diplomatie américano-irani–enne difficile”. Les signataires du courrier ont décidé de réagir après les frappes américaines du 25 février contre une milice pro-iranienne en Syrie. Un signal fort envoyé à Téhéran par l’administration Biden, en réponse à de récentes attaques à la roquette contre les inté-rêts américains en Irak. Estimant qu’il s’agit là d’une “escalade militaire” entre les parties, le groupement d’ONG s’inquiète et souligne “l’urgence d’une nouvelle ligne de conduite” à adopter vis-à-vis de l’Iran. Une inquiétude partagée par des élus démocrates qui ont critiqué cette décision, accusant le président américain d’avoir ordonné ces raids en Syrie sans l’autorisation du Congrès. Depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, les États-Unis et l’Iran se jaugent. Soucieux de ne pas apparaître trop faibles face à l’ennemi juré, les deux pays font monter les enchères, au risque de repousser le sauvetage de l’accord sur le nucléaire iranien pour–tant promis par Joe Biden.Ainsi, après avoir laissé Washington patienter dix jours, Téhéran a finale–ment rejeté, le 28 février, une offre de dialogue direct formulée par les États-Unis. Les autorités iraniennes ont déclaré qu’elles ne considéraient “pas le moment approprié”. En cause, les frappes américaines de la semaine dernière en Syrie.