Lors de sa visite officielle à Ankara, le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Affaires des Égyptiens à l’Étranger, Dr. Badr Abdel Aati, a accordé un long entretien à la journaliste Sena Alkan sur la chaîne Habertürk. Il y a exposé la vision de l’Égypte concernant l’évolution de la situation régionale, en particulier les efforts égyptiens visant à consolider le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le ministre a souligné la nécessité de déployer une force internationale de stabilisation, chargée de surveiller le respect du cessez-le-feu, de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et de préparer le terrain au lancement de la phase de reconstruction, afin de dégager un horizon politique sérieux menant à l’établissement d’un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Abdel Aati a expliqué que l’implication directe des États-Unis a constitué un élément décisif pour surmonter les obstacles rencontrés lors des précédentes phases de négociation. Il a insisté sur l’importance de poursuivre les efforts en vue de la mise en œuvre de l’ensemble des étapes du Plan de paix de Charm Al-Cheikh, notamment la formation d’un comité palestinien chargé de gérer provisoirement la bande de Gaza, en prélude au plein exercice par l’Autorité palestinienne de ses responsabilités.
Il a également évoqué les efforts égyptiens de réconciliation interpalestinienne, précisant que Le Caire accueille les dialogues entre les factions et œuvre à créer un climat consensuel garantissant la préservation de l’unité des territoires palestiniens.
Le ministre a par ailleurs abordé la gravité de la détérioration de la situation au Soudan, signalant que la catastrophe humanitaire que connaît El-Fasher nécessite un cessez-le-feu immédiat et l’engagement des parties soudanaises dans un processus politique global, entièrement dirigé par les Soudanais eux-mêmes, à l’abri de toute ingérence extérieure, de manière à préserver l’unité de l’État et de ses institutions.
Le ministre a également présenté la priorité accordée par l’Égypte au retour de la stabilité en Libye, à travers l’unification des institutions exécutives, le retrait des forces et combattants étrangers, ainsi que le rétablissement de la pleine souveraineté de l’État libyen, tout en soulignant la nécessité de tenir simultanément les élections présidentielle et législatives, afin d’unifier la volonté libyenne et de tourner la page des divisions, dans le cadre d’un processus politique global placé sous l’égide des Nations unies.
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que les relations égypto-turques connaissent un développement tangible à tous les niveaux, à la faveur d’une volonté politique commune visant à élargir les horizons de la coopération bilatérale et à renforcer les voies de concertation et de coordination, au service des intérêts mutuels et de la consolidation de la sécurité et de la stabilité dans la région.





