Les patientes qui souffrent d’anorexie trouvent non seulement leur gratification dans l’amaigrissement mais aussi dans la pratique d’activités sportives, parfois intenses, malgré leur fatigue. La recherche d’un effet récompense par l’effort physique constituerait un aspect important de l’anorexie mentale, viennent de découvrir les chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Une découverte publiée dans l’International Journal of Eating Disorders, et qui pourrait modifier la prise en charge des patientes. L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire qui affecte majoritairement les jeunes filles entre 15 et 25 ans.
La prévalence de l’anorexie au cours de la vie serait d’un peu plus de 1 % chez les femmes Chez les patientes souffrant d’anorexie mentale, la perte de poids par carence alimentaire s’accompagne de fatigue et de diminution des capacités physiques.
Pourtant, elles continuent souvent à pratiquer intensément une activité sportive qui participe à l’amaigrissement. En se penchant sur cet autre versant de la perte de poids qu’est l’activité physique, les chercheurs de l’Inserm ont découvert que cela génère des émotions positives chez les patientes mais aussi de manière plus étonnante, chez leurs proches non malades.
S’intéresser à la notion d’activité physique est une approche atypique car “l’effort physique n’est pas considéré comme une manifestation clinique de l’anorexie, alors même que de nombreuses patientes font énormément de sport, notamment pour gérer leur faim et perdre des calories”, précise Philip Gorwood, ’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris.