Le retour sur Terre des deux astronautes bloqués depuis plus de neuf mois à bord de la Station spatiale internationale (ISS) a soulevé des interrogations.

Que se passe-t-il dans le corps d’un astronaute après une longue période dans l’espace ? Depuis plusieurs décennies, les scientifiques disposent de nombreuses données sur les épreuves traversées par le corps des astronautes. Et voici ce qu’ils ont découvert.
Les muscles s’atrophient
Après seulement deux semaines dans l’espace, la masse musculaire peut chuter jusqu’à 20 %, et lors de missions plus longues de trois à six mois, elle peut chuter de 30 %. En cause : la micro-gravité, qui permet de se déplacer sans fournir aucun effort, selon CNE.
La masse osseuse se fragilise
Comme les astronautes ne soumettent pas leur squelette à autant d’effort que lorsqu’ils sont soumis à la gravité terrestre, leurs os commencent à se déminéraliser et à perdre de leur force.
Ainsi, les astronautes peuvent perdre 1 à 2 % de leur masse osseuse par mois passé dans l’espace, et jusqu’à 10 % sur une période de six mois. Le retour à la normale de la masse osseuse peut prendre jusqu’à quatre ans après le retour sur Terre.
C’est pourquoi les astronautes sont obligés de faire de l’exercice physique chaque jour pendant au moins deux heures et demie, pour limiter l’atrophie musculaire.
Détérioration de la vue
Après plusieurs mois passés dans l’espace, la vue se détériore pour presque 75 % des astronautes. Ce syndrome serait dû à une modification de la pression intracrânienne : sur Terre, les fluides sont tirés vers le bas par la gravité, alors que dans l’espace, ils s’accumulent dans le crâne. Une partie de ce liquide peut s’accumuler au fond de l’œil et autour du nerf optique, provoquant un œdème.
Certains troubles de la vision disparaissent environ un an après le retour des astronautes sur Terre, mais d’autres peuvent être permanents.
Risques de séquelles psychologiques
Bien que les astronautes soient spécifiquement sélectionnés et formés, ils ne sont jamais à l’abri de l’impact psychologique du séjour dans l’espace. Encore moins quand il dure plus longtemps que prévu.
De nombreux astronautes souffrent ainsi de stress et d’ennui, liés à la monotonie de la vie spatiale, à l’éloignement de leurs proches, à la promiscuité avec les autres…