Des bâtisses ocres aux élégantes façades un peu usées, des ponts juchés sur un canal arboré: l’Université de Ouagadougou offre un tableau paisible. C’est ici, dans l’amphithéâtre Khadafi, dirigeant libyen déboulonné par l’intervention française de 2012 qui avait propagé les groupes armés jihadistes dans le Sahel, qu’Emmanuel Macron avait en 2017 prononcé un discours “historique” devant la jeunesse burkinabè, rapporte l’AFP. À l’époque, Pema Neya, était encore étudiant. Ce leader d’un mouvement de jeunesse se souvient parfaitement de ce moment. “On l’a vu comme le discours de quelqu’un qui voulait prêcher du nouveau”, dit-il. Depuis, les groupes jihadistes ont encore gagné du terrain, et la diplomatie française est plus que jamais dans le viseur. Encouragé par une nébuleuse de mouvements de jeunesse, le régime du capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir en septembre 2022, a obtenu le départ de l’ambassadeur de France et celui des forces spéciales de Sabre.