Des milliers de familles égyptiennes ont vécu une période pleine d’inquiétude, d’abord pendant les examens du BAC, ensuite en attendant les résultats, et en fin en attendant encore une fois l’admission (ou non) de leurs enfants aux universités et instituts. C’est bien frustrant de voir un simple pourcentage décider d’un avenir. Mais c’est la réalité amère que vivent, chaque année, les lycéens et leurs proches.
Par : Ingi Amr
Une fois les résultats du Bac annoncés, les familles ne cessent de suivre les nouvelles, chaque matin pour savoir les indices et prévisions sur les pourcentages d’admissions aux universités.
Cette année, les pourcentages d’admissions dans des facultés sont: 90.48% pour les sciences, 87. 07% pour les maths et 68.29% pour les lettres. Il s’agit de la phase I des admissions.
En fait, le mot « BAC» porte dans ses replis tant de stress. Ce mot de trois lettres constitue un lourd fardeau que des milliers de familles égyptiennes endossent chaque année. Ce n’est pas une simple année d’étude mais un cauchemar pour de nombreuses familles. Des mois d’études, de leçons privées devenues une nécessité suffocante, une source de stress et un fardeau financier.
Malheureusement, une fois le résultat du BAC annoncé, le stress ne finit pas. C’est un nouveau tournant, un rendez vous avec un autre type de stress. Celui de l’inquiétude, de l’indécision, de l’incapacité de choisir quelle université rejoindre et la crainte de ne pas trouver de place dans un établissement universitaire.
Au BAC, le succès est mesuré par le pourcentage. Pourtant, un bon pourcentage ne peut point garantir un succès universitaire. De plus, un bon pourcentage ne peut non plus, dans beaucoup de cas, garantir une place dans une université.
Expliquons. Si le titulaire du BAC obtient un pourcentage de 90%, et qu’il rêve de faire des études de médecine, il ne pourra pas. C’est vrai, il ne pourra pas. Ce n’est pas une blague ni une moquerie. C’est une vérité amère. Pour faire des études à la faculté de médecine, il faudrait obtenir un pourcentage dépassant les 93 %. C’est ridicule, comment un pourcentage peut dissiper tout un rêve et changer tout un avenir.
Normalement, l’échec c’est d’obtenir moins de 50%. Au BAC, ce n’est pas du tout le cas. Aux yeux des familles qui ne possèdent pas les moyens pour financer des études de leurs enfants dans des universités privées, l’échec c’est de ne pas obtenir le pourcentage qui garantit l’admission à des facultés de la première catégorie dans des universités publiques.
Si le lycéen de la section sciences obtient moins de 90.48%, il ne pourra pas rejoindre la première phase de coordination universitaire ( le choix et la répartition des élèves dans des universités). En d’autres termes, si votre fils ou fille obtient 90% ou moins, il ou elle se sentira en échec. Il faut dire aussi que les pourcentages sont considérés égaux s’ils sont inférieurs au seuil minimal d’admission. C’est-à-dire, un lycéen qui a obtenu 90% et un autre ayant obtenu 75% ne seront pas admis dans la première phase.
En fait, une mère de famille dont la fille a obtenu 87% en section science juge que ce pourcentage est « un succès au goût de l’échec ». C’est une admission amère. En fait, c’est injuste, frustrant et ridicule. Comment peut ont considérer un résultat de 87% comme un échec. Ce n’est point raisonnable mais c’est la triste réalité que les familles vivent chaque année avec le BAC et les frustrations qui l’accompagnent.
Pourtant, pourcentage ne doit pas être synonyme de succès. Il y en a ceux qui obtiennent des pourcentages modestes mais qui font preuve de bon travail aux facultés.
En plus, bien étudier n’est pas un garanti d’une bonne carrière. Le Bac n’est pas la fin du monde. C’est, au contraire, le début d’une nouvelle phase. Quiconque a obtenu un pourcentage qui ne lui a pas donné accès à son rêve, qu’il cherche un nouveau rêve. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Soyons optimistes.