Si François Bayrou “a participé d’une manière ou d’une autre à la loi du silence pour protéger l’institution” de Notre-Dame de Bétharram, où des violences sexuelles ont été perpétrées, “alors en conscience, il doit démissionner”, a estimé le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, selon l’AFP.
Le Premier ministre est soupçonné par la gauche d’avoir couvert des faits de violences sexuelles à l’égard des élèves de l’établissement catholique sous contrat avec l’État alors qu’il était ministre de l’Éducation, puis président du Conseil général et député des Pyrénées-Atlantiques, et que plusieurs de ses enfants y étaient scolarisés.
“Ce que j’observe, c’est que François Bayrou a menti à plusieurs reprises devant l’Assemblée”, a expliqué le responsable socialiste sur le plateau de France 3. “Il nous a dit qu’il n’avait jamais été au courant et pourtant, depuis, il nous explique qu’il avait lui même demandé un rapport en 1996, ce qui, pour le moins, jette un doute sur ce qu’il savait ou ce qu’il ne savait pas”, a-t-il insisté.
Samedi, le chef du gouvernement a affirmé à l’issue d’une longue rencontre à Pau avec plusieurs victimes, qu’en 1996, lors d’une première plainte pour violences physiques, il avait en tant que ministre de l’Éducation “fait organiser une inspection générale de cet établissement”.
Et elle a donné lieu à un rapport “rassurant”, a-t-il ajouté, puisque l’inspecteur y déclare que Notre-Dame-de-Bétharram “n’est pas un établissement où les élèves sont brutalisés”.
“Je souhaite que l’on puisse comprendre ce que François Bayrou savait ou ne savait pas et surtout s’il a lui même, pour des raisons qui seraient liées peut-être à la proximité qu’il avait, lui, sa femme (qui y faisait du catéchisme, ndlr), avec l’institution, cherché à protéger l’institution au détriment des élèves”, a insisté Olivier Faure.
“Je ne veux pas accabler prématurément (mais) je vois qu’il y a une certaine confusion dans les explications du Premier ministre”, a-t-il ajouté.
La France insoumise et les Ecologistes ont également demandé la démission de M. Bayrou.
De son côté, le député RN Jean-Philippe Tanguy s’est contenté de constater sur LCI que “s’il a menti sciemment, c’est-à-dire pour protéger une responsabilité ou une erreur grave qu’il aurait commise à l’époque, il y aura sans doute des suites”.